Quand je suis chez moi le dimanche matin, je prends le temps, un peu de temps, de savourer il cane di terracotta, de Andrea Camilleri. Le héros type est parfait, Montalbano, homologue de l’auteur de policiers espagnols, où comme le soulignait très justement Barbara Czarniawska, se mêlent également la singularité d’un lieu et d’une population localisée, la Sicile ici, et la généralité de son évocation littéraire, reprise en quelque sorte à l’identique à Edinburgh (Ian Rankin et John Rebus), en Suède (Irvin Mankell), en Italie (Michael Dibdin et Aurélio Zen) etcetera…
Montalbano a une cinquantaine d’années, sa vie sentimentale est suffisamment vaporeuse, et il adore manger. Que mange le commissaire Montalbano ?
« Nel frigorifero trovò pasta fredda con pomodoro, vasalicò e passuluna, olive nere, che mandava un profumo d’arrisbigliare un morto, e un secondo piatto d’alici con cipolla e aceto : Montalbano usava affidarsi interamente alla fantasia culinaria ma gustosamente popolare d’Adelina, la cammarera, la fìmmina di casa che una volta al giorno veniva a dargli adenzia, madre di due figli irrimedibimente delinquenti, uno dei quali stava encora in galera per merito suo…
Pigliò le pietanze, una bottiglia di vino, il pane, addrumò il televisore, s’assistimò a tavola. Gli piaceva mangiare da solo, godersi i bocconi in silenzio, fra i tanti legami che lo tenevano a Livia c’era magari questo, che quando mangiava non rapriva la bocca. Pensò che in fatto di gusti egli era più vicino a Maigret che a Pepe Carvalho, il protagonista dei romanzi di Montalbàn, il quale s’abbuffava di piatti che avrebbero dato focco alla panza di un squalo. » (A Camilleri, Il cane di terracotta, Sellerio editore Palermo, 1996)
Il ressemble pour les goûts culinaires surtout à Maigret ? Et oui, c’est vrai, mais pas seulement. En tout cas, il ressemble pas à Nietzsche (voir S. Zweig).
dimanche 16 décembre 2007
jeudi 13 décembre 2007
Correspondance, souvenir de Montréal
« Avant hier j'ai pensé à toi et à tes recherches du
meilleur cheeseburger de Montréal. J'étais dans un
"dinner" et j'ai commandé un cheeseburger... ils
m'ont apporté un plat incroyable, avec des oignons frits
qui semblaient des boucles blondes posées sur un burger
épais comme jamais, parfaitement recouvert d'une
couche de fromage fondu. Tout ça se passait à Times
Square - New York city » (Giuliano)
Le seul endroit décent où l’on peut s’alimenter à Montréal (après un restaurant Thaïlandais situé dans la rue principale du quartier gay), c’est chez Burger King.
meilleur cheeseburger de Montréal. J'étais dans un
"dinner" et j'ai commandé un cheeseburger... ils
m'ont apporté un plat incroyable, avec des oignons frits
qui semblaient des boucles blondes posées sur un burger
épais comme jamais, parfaitement recouvert d'une
couche de fromage fondu. Tout ça se passait à Times
Square - New York city » (Giuliano)
Le seul endroit décent où l’on peut s’alimenter à Montréal (après un restaurant Thaïlandais situé dans la rue principale du quartier gay), c’est chez Burger King.
mardi 11 décembre 2007
Connexion londonienne.
Il y avait du monde à Londres. C’était la fête. Le vendredi midi, à peine arrivés, dans un café à l’allure honnête du côté de West Kensington, penne aldante au pesto fait maison pour "the birthday girl", haddock and chips, petit pois traditionnels pour l’omnivore, verres de sauvignon blanc. Après Baselitz, un éblouissement dans la cohue, dîner chez timo, 343 Kensington High Street, métro Olympia. Bocconcini, affettato misto, puis risotto au pecorino, Petto d’anatra au choux et à l’orange, et enfin tiramisu, caffè corretto. Un repas de première catégorie, mangé d’un pas lent.
Le lendemain nous avons retrouvé Pierre et Roberto, Cyril et Magalie. Des propositions froides aux convives du soir, il fallait surtout s’attaquer à la confiture de potiron au gingembre faite maison par Roberto, et aux figatelles et saucisson corse que Pierre ramène de Paris via des connections familiales. Nous en mangions encore au retour de la fête, l’assemblée disparue.
Le lendemain nous avons retrouvé Pierre et Roberto, Cyril et Magalie. Des propositions froides aux convives du soir, il fallait surtout s’attaquer à la confiture de potiron au gingembre faite maison par Roberto, et aux figatelles et saucisson corse que Pierre ramène de Paris via des connections familiales. Nous en mangions encore au retour de la fête, l’assemblée disparue.
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lundi 3 décembre 2007
vendredi 23 novembre 2007
La Vina, Deansgate, Manchester
A la fin du dernier cours de l’alliance française portant sur l’art français depuis Courbet jusqu'à Gauguin, le petit groupe se rendit au restaurant espagnol la Vina, une chaîne de tapas, sur Deansgate, une rue aisée et commerçante de Manchester. Calamares, Chorizo au vin, petits poissons panés, patatas bravas, tortilla, et le très bon vin blanc et rouge de la maison. C’est bien, mais il ne faut pas avoir trop faim, ou avoir un portefeuille bien garni. Entre temps, l’équipe de Football d’Angleterre décevait ses nombreux supporters amassés dans les pubs avoisinants en s’inclinant devant la Croatie à la maison (3-2), par là même s’évinçant du prochain euro.
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lundi 19 novembre 2007
Taverne Arménienne, Manchester
Descendre au sous sol. S’attabler. Donner de l’argent aux musiciens, mais pas au vendeur de roses (attention c’est un bon). Choisir le banquet royal, pour deux minimum, mais vous serez dix : l’entrée est le point fort, un mélange de légumes, viandes, metze, se régaler en mettant les autres en garde contre les nombreux plats encore à venir… Commander des carafes d’un litre du vin rouge de la maison, léger, se boit comme de l’eau. Plat principal, riz et grillades, assortiment de légumes pour les végétariens. Loukoum. Café arménien (comme le café turc mais éviter tout impair bien sûr). Laisser un pourboire généreux pour la prochaine fois, et ne pas aller chez O Shea sur les conseils de Nicolas.
dimanche 11 novembre 2007
samedi 10 novembre 2007
Gnocchis au four
Et bien je me suis régalé hier soir avec en entrée, trois petits sausage rolls de chez Tesco, de la salade en sachet prédécoupée de M & S, et une vinaigrette exotique toujours de M & S. J’ai enchaîné avec un plat de gnocchis gratinés. Dans une poëlle, je fais revenir un oignon et du bacon, j’ajoute une boîte de sauce tomate en conserve, de l’origan. Les gnocchis cuits, je les mélange à la sauce dans un plat quelconque, je verse une bonne dose de crème fraîche, je recouvre de fromage, et je laisse au four dix minutes. Christophe, quant à lui, dînait en tête à tête avec Saxo, un beau labrador noir. Son sauté de veau au vin rouge était particulièrement réussi.
vendredi 9 novembre 2007
squash et pâtes à l'ail
Malgré mon petit rhume, je suis allé jouer au squash ce vendredi midi, avec Mark du Cricket Club, ou Mark from South Africa, un type très sympa, qui joue beaucoup mieux que moi, et qui m’a mis une belle branlée, 9/1 9/0 9/3 9/0 9/1. Ca allait tellement vite que j’ai pu perdre cinq manches de suite (trois suffisent habituellement), j’étais ravi. Puis j’ai fait un plat de pâtes, servies avec une sorte de pistou, huile d’olive, noix, et beaucoup d’ail, arrosé d’un verre de jus d’orange.
jeudi 8 novembre 2007
Piccolino, Victoria Street, Liverpool ?
J'ai eu vent d'un nouveau mauvais restaurant italien, ici à Liverpool, en Angleterre. Je rapporte les jolis mots de Samia qui en ont dessinés les contours : «Nous étions l'autre soir au resto italien le Piccolino Cook Street, resto grande classe mais un peu décevant... Le carpaccio baignait certes dans l’huile d’olive avec une large plaquette de parmesan, mais il n'avait pas de goût. En plat principal, les légumes (aubergines et fenouil) qui accompagnaient mon poisson (lotte)un peu filandreux n’avaient pas de saveur, ou plutôt un goût de flotte, du style je sors les légumes du congélateur et hop on les arrose d’une sauce tomate pour leur donner un peu de tenue. Par contre, le foie de veau de mon ami était délicieux, mais les pommes de terre sautées avaient l’air grasses et flétries. Heureusement, le tiramisu et le vin français sauvent l’honneur». Et bien je ne connais pas l’endroit, mais on peut être sûr que, la rumeur venant confirmer mes théories, je me garderai bien d’y mettre les pieds, encore que, un goût maladif m'ayant déjà égaré, je sois tout à fait capable de me laisser aiguiller une nouvelle fois vers une illusion du sud.
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dimanche 4 novembre 2007
Poulet aux haricots borlotti
Le grand attrait des journaux britanniques le week-end, avec la section sport, ce sont les quelques pages consacrées à l’art culinaire. On est bien sûr pas toujours convaincu, mais parfois on trouve des choses tentantes. J’ai adapté hier une des recettes du mois dernier, avec ma foi, un certain succès - tout à fait personnel, autosatisfaction personnelle aurait dit mon cousin Fabrice.
Il faut d’abord faire tremper les haricots une nuit durant. Le lendemain, faites les cuire, 45 minutes, une heure. Puis dans un grand faitout, ou une modeste poëlle dans mon cas, faites revenir quatre cuisses de poulet. Retirez, et dans la graisse restante, faites dorer deux oignons. Ajouter du thym et trois gousses d’ail, puis une pincée de farine, attendez deux trois minutes, et ajoutez un bouillon (le stock on dit en english), ou si vous êtes peu armé comme moi, versez de l’eau avec un bouillon cube ; réintroduisez alors le poulet et les haricots, assaisonnez, et faites mijoter 20 minutes. Enfin, recouvrez de panure et d’huile d’olive, et mettez au four pendant une heure, thermostat 180o.
Il faut d’abord faire tremper les haricots une nuit durant. Le lendemain, faites les cuire, 45 minutes, une heure. Puis dans un grand faitout, ou une modeste poëlle dans mon cas, faites revenir quatre cuisses de poulet. Retirez, et dans la graisse restante, faites dorer deux oignons. Ajouter du thym et trois gousses d’ail, puis une pincée de farine, attendez deux trois minutes, et ajoutez un bouillon (le stock on dit en english), ou si vous êtes peu armé comme moi, versez de l’eau avec un bouillon cube ; réintroduisez alors le poulet et les haricots, assaisonnez, et faites mijoter 20 minutes. Enfin, recouvrez de panure et d’huile d’olive, et mettez au four pendant une heure, thermostat 180o.
vendredi 2 novembre 2007
Pierogi
Barbakan, l’épicerie polonaise de Chorlton à Manchester, vend des pâtes italiennes, de la charcuterie européenne, beaucoup de pain (il font boulangerie en somme), une belle gamme de fromage, des gâteaux étouffants, et si on cherche bien dans les rayons froids, des pierogi, une sorte de raviole épaisse dont raffolent les polonais, que j’ai choisis au chou et au champignons, pour penser à Gdansk et à la mer baltique.
jeudi 1 novembre 2007
L’échappée, sandwicherie des tabliers blancs, Paris, 19e
J’ai pris l’avion le jeudi soir, après le travail. J’ai aperçu la Tour Eiffel dans la nuit, et j’ai discuté avec un homme d’affaire bavard qui se désolait des études de sa fille - histoire de l’art et droit - aujourd’hui en thèse à Miami. Comme c’était la grève des transports, ma mère est venue me chercher. En arrivant à la maison, nous avons mangé des pizzas faites par le monsieur italien qui s’était installé il y a vingt ans dans une des petites cours de la place de l’église à Rueil-Malmaison avant de s’agrandir il y a quelques années et d’ouvrir une nouvelle boutique place de la Mairie mais lui avait disparu et le retour de ce marchand originel dans la petite cour originelle mais sur la gauche plutôt que la droite en rentrant correspond à l’agrandissement cette année de la boutique place de la mairie suite semble-t-il bien clairement cette fois à un changement de mains qui a ajouté au traiteur un restaurant qu’on m’a dit décevant car il ne vend pas les produits de l’échoppe.
Le lendemain, une frisée aux lardons. Le soir des paupiettes de veau à la niçoise. C’est moi qui cuisinais et ça ne valait pas la version maternelle.
Samedi, encore une frisée, et puis je suis allé à Paris. Le soir j’ai mangé une assiette de riz avec du beurre, du sel et du poivre, chez mes amis Marthe et Vincent, qui n’en peuvent plus de faire à bouffer j’ai l’impression. Heureusement, j’avais ramené du vin.
Dimanche, il faisait toujours un temps magnifique, et nous avons mangé un rôti de veau aux cèpes. Le soir, Sylvain m’a proposé chez Camille d’aller se faire un petit resto, un tibétain ou un russe qu’il ne connaissait pas, et j’étais encore si bien nourri que j’ai dû m’excuser.
Enfin mardi, je devais me rendre à Paris, et j’en ai profité pour jeter un œil et une langue sur le passe-temps de mes amis Marthe et Vincent, et de leur amie Mona, qui viennent d’ouvrir une sandwicherie bio rue d’Hautepoul dans le 19e arrondissement à Paris. Christophe a fait tourner la voiture de ses parents sur le périphérique, et nous sommes arrivés dans le quartier juif au dessus des Buttes de Chaumont.
Pour une sandwicherie c’est plutôt class.
Ils ont apparemment trimés comme des malades tout l’été pour rénover les lieux, pendant que je me goiffrais dans les Pyrénées, de rien du tout à un ensemble lumineux aux murs jaunes, ouvert sur l’extérieur mais relativement bien protégé de la rue. On entre, et tout de suite, on fait face aux amis, qui guettent le chaland derrière une petite vitrine où sont habilement disposées les offres toujours changeantes de leur établissement. Alors on se dit bonjour, et je note que l’endroit est extrêmement propre : pour un endroit qui fait dans le bio, il faut tout de même le noter, on ne sait jamais dans quelle direction les parallèles peuvent nous mener. Car en effet, une des particularités de l’endroit, outre la gestion du personnel par le personnel, c’est la garantie profondément organique des produits comme on dirait par un saisissant barbarisme anglais français. Du pain aux légumes, de la viande au fromage, des laitages au cidre du père Denis au jus d’orange marocain, on mange des produits au pedigree redoutable. Je choisis dans la petite vitrine, une tarte au poireau (3E50), à la pâte brunâtre nourrissante, que je fais précéder d’une soupe (2E50), mit croutons, tout à fait délicieuse, avant de me faire offrir après la visite des lieux en tant que visiteur de marque – je peux ici garantir la propreté impeccable des cuisines, qui n’abritent pas une chèvre ou quelques porcs dans un tas de fumier immonde duquel la SCOP tirerait ses bénéfices vendus aux clients – un bout de brie, frais, épatant, et un fair café certainement. Mes regrets alors que je descendais la rue des Pyrénées : l’absence de une ou deux feuilles de salade avec ma tarte, car une tarte, ou une quiche, sans salade, c’est un peu comme un rateau sans feuilles, et ne pas avoir goûté le pinard (3E50 le verre), qui a l’air redoutable.
Le lendemain, une frisée aux lardons. Le soir des paupiettes de veau à la niçoise. C’est moi qui cuisinais et ça ne valait pas la version maternelle.
Samedi, encore une frisée, et puis je suis allé à Paris. Le soir j’ai mangé une assiette de riz avec du beurre, du sel et du poivre, chez mes amis Marthe et Vincent, qui n’en peuvent plus de faire à bouffer j’ai l’impression. Heureusement, j’avais ramené du vin.
Dimanche, il faisait toujours un temps magnifique, et nous avons mangé un rôti de veau aux cèpes. Le soir, Sylvain m’a proposé chez Camille d’aller se faire un petit resto, un tibétain ou un russe qu’il ne connaissait pas, et j’étais encore si bien nourri que j’ai dû m’excuser.
Enfin mardi, je devais me rendre à Paris, et j’en ai profité pour jeter un œil et une langue sur le passe-temps de mes amis Marthe et Vincent, et de leur amie Mona, qui viennent d’ouvrir une sandwicherie bio rue d’Hautepoul dans le 19e arrondissement à Paris. Christophe a fait tourner la voiture de ses parents sur le périphérique, et nous sommes arrivés dans le quartier juif au dessus des Buttes de Chaumont.
Pour une sandwicherie c’est plutôt class.
Ils ont apparemment trimés comme des malades tout l’été pour rénover les lieux, pendant que je me goiffrais dans les Pyrénées, de rien du tout à un ensemble lumineux aux murs jaunes, ouvert sur l’extérieur mais relativement bien protégé de la rue. On entre, et tout de suite, on fait face aux amis, qui guettent le chaland derrière une petite vitrine où sont habilement disposées les offres toujours changeantes de leur établissement. Alors on se dit bonjour, et je note que l’endroit est extrêmement propre : pour un endroit qui fait dans le bio, il faut tout de même le noter, on ne sait jamais dans quelle direction les parallèles peuvent nous mener. Car en effet, une des particularités de l’endroit, outre la gestion du personnel par le personnel, c’est la garantie profondément organique des produits comme on dirait par un saisissant barbarisme anglais français. Du pain aux légumes, de la viande au fromage, des laitages au cidre du père Denis au jus d’orange marocain, on mange des produits au pedigree redoutable. Je choisis dans la petite vitrine, une tarte au poireau (3E50), à la pâte brunâtre nourrissante, que je fais précéder d’une soupe (2E50), mit croutons, tout à fait délicieuse, avant de me faire offrir après la visite des lieux en tant que visiteur de marque – je peux ici garantir la propreté impeccable des cuisines, qui n’abritent pas une chèvre ou quelques porcs dans un tas de fumier immonde duquel la SCOP tirerait ses bénéfices vendus aux clients – un bout de brie, frais, épatant, et un fair café certainement. Mes regrets alors que je descendais la rue des Pyrénées : l’absence de une ou deux feuilles de salade avec ma tarte, car une tarte, ou une quiche, sans salade, c’est un peu comme un rateau sans feuilles, et ne pas avoir goûté le pinard (3E50 le verre), qui a l’air redoutable.
dimanche 21 octobre 2007
Sapporo Teppanyaki, Liverpool.
Je ne connais pas bien la cuisine japonaise. Pendant longtemps, je ne mangeai pas de poisson ; aussi je ne mangeai pas de cuisine japonaise. Un vendredi il y a peu, j’ai été invité par hasard à l’anniversaire de John, grand, casquette américaine, longue barbe, très sympathique, par son amie, Dorit, autrichienne, blonde, arborant un noir métallique, très sympa, et j’ai retrouvé le groupe d’amis au Swan sur Wood Street, un pub rock métal au cœur du centre ville.
De là, nous avons gagné Duke Street et le restaurant japonais Sapporo Teppanyaki. L’enseigne dispose d’un très grand espace, où les convives s’installent par groupe autour de tablées en forme de U, au centre desquelles les plaques chauffantes permettent à des cuisiniers de préparer les plats commandés par l’assistance. On s’efforce d’assurer le spectacle. L’homme jette des œufs dans son chapeau, fait du bruit avec ses ustensiles, allume un brasier éphémère, dispose de façon artistique les œufs brouillés qui seront ajoutés au riz,. En entrée, je partageai une assiette de sushi, enfin je crois, parce que c’était surtout des bouts de poissons crus, par ailleurs excellents, sans qu’aucun travail de préparation même élémentaire n’ait pu rapproché la chair d’un travail humain. Ensuite on nous remplit nos assiettes de légumes variés, qui avaient été précédemment grillés sous nos yeux. Enfin, les plats principaux, viandes et poissons, sont disposés sur la plaque chauffante. Ce qui est assez époustouflant dans cette cuisine, c’est sa simplicité. On pose la bête ou le bout de bête sur la plaque, on attend, on retourne, on attend à nouveau, on saupoudre au dernier moment éventuellement de quelques herbes vantées dans le menu (filet mignon de porc au gingembre et sésame), et hop, on sert, c’est très bon, et c’est 20 livres.
De là, nous avons gagné Duke Street et le restaurant japonais Sapporo Teppanyaki. L’enseigne dispose d’un très grand espace, où les convives s’installent par groupe autour de tablées en forme de U, au centre desquelles les plaques chauffantes permettent à des cuisiniers de préparer les plats commandés par l’assistance. On s’efforce d’assurer le spectacle. L’homme jette des œufs dans son chapeau, fait du bruit avec ses ustensiles, allume un brasier éphémère, dispose de façon artistique les œufs brouillés qui seront ajoutés au riz,. En entrée, je partageai une assiette de sushi, enfin je crois, parce que c’était surtout des bouts de poissons crus, par ailleurs excellents, sans qu’aucun travail de préparation même élémentaire n’ait pu rapproché la chair d’un travail humain. Ensuite on nous remplit nos assiettes de légumes variés, qui avaient été précédemment grillés sous nos yeux. Enfin, les plats principaux, viandes et poissons, sont disposés sur la plaque chauffante. Ce qui est assez époustouflant dans cette cuisine, c’est sa simplicité. On pose la bête ou le bout de bête sur la plaque, on attend, on retourne, on attend à nouveau, on saupoudre au dernier moment éventuellement de quelques herbes vantées dans le menu (filet mignon de porc au gingembre et sésame), et hop, on sert, c’est très bon, et c’est 20 livres.
dimanche 14 octobre 2007
le temps des champignons
Dans la liste continuelle de mes plaintes immigrantes, d’où j’écarte avec à propos toutes les saveurs particulières que me procure quotidiennement mon hôte, figure à cette époque de l’année en tête de page l’impossibilité quasiment insurmontable de trouver des champignons. On aurait pu penser pourtant que l’Angleterre serait un endroit de prédilection pour la récolte et commercialisation de ces délices que Dieu a bien voulu octroyer au monde encore informe. Mais il n’en est rien. A part des champignons de Paris qui n’ont bien souvent ici que peu de goût, pas le moindre chapeau ou lamelle à avaler. Aussi de passage à Rueil, je suis allé me fournir au marché. Et là, bonté divine, la mauvaise surprise, pas exceptionnelle, cela arrive de temps à autres, mais mauvaise tout de même : que des girolles et des cèpes sur l’ensemble du marché. Quelle conclusion en tirer ? La conjoncture mycologique, ou des raisons sociologiques qui voudraient que la riche population ruelloise dédaigne les champignons en deçà – tout est affaire de snobisme bien sûr plus que de goût – des premiers prix au coût savoureux ? Pas de trompettes de la mort, de chanterelles, ou même de simples pieds de moutons ! J’ai donc ramené des girolles.
mardi 9 octobre 2007
Simple Burger d'agneau
Les burgers des géants de la nourriture rapide sont reconnaissables partout dans le monde. Aussi, si on est déboussolé par la nature hostile de Bratislava (mais je parle d’événements qui se déroulèrent il y a plus de dix ans maintenant), on peut se rassurer avec un Big Mac goût universel. Mais, si on est plus sensible à la compression de l’espace et du temps induite par la mondialisation accélérée de notre époque, attentifs à la McDonaldisation de la culture que Georges Ritzer a si bien analysée, alors, c’est plus politiquement que l’on se tournera vers le Burger fait maison, sans papier d’emballage.
Pour cela, on peut par exemple acheter 250 grammes de viande d’agneau, ou de bœuf, et des petits pains dans une boulangerie polonaise, ou à la rigueur au supermarché, en choisissant de préférence un de ceux qui ne marchent pas trop bien, comme Super U. Ensuite, on mélange un œuf à la viande. Normalement, même en utilisant un œuf de petite taille, on doit se retrouver avec une pâte quelque peu trop liquide. On en profite pour rajouter du sel, du poivre, éventuellement un peu de poudre de chili épicée. Puis on rajoute de la panure, pour solidifier. Dans une poëlle, on fait revenir la viande avec un peu de beurre ou d’huile d’olive. Simultanément, on aura placé les deux parties du petit pain tranché en deux, enduites de moutarde, et recouvertes de gruyère, sous le grill. Une fois la viande cuite, bien saignante, on la retire et on la place entre les deux pans du pain, et on mange aussitôt.
Pour cela, on peut par exemple acheter 250 grammes de viande d’agneau, ou de bœuf, et des petits pains dans une boulangerie polonaise, ou à la rigueur au supermarché, en choisissant de préférence un de ceux qui ne marchent pas trop bien, comme Super U. Ensuite, on mélange un œuf à la viande. Normalement, même en utilisant un œuf de petite taille, on doit se retrouver avec une pâte quelque peu trop liquide. On en profite pour rajouter du sel, du poivre, éventuellement un peu de poudre de chili épicée. Puis on rajoute de la panure, pour solidifier. Dans une poëlle, on fait revenir la viande avec un peu de beurre ou d’huile d’olive. Simultanément, on aura placé les deux parties du petit pain tranché en deux, enduites de moutarde, et recouvertes de gruyère, sous le grill. Une fois la viande cuite, bien saignante, on la retire et on la place entre les deux pans du pain, et on mange aussitôt.
vendredi 5 octobre 2007
Valvona & Crolla
Pour l’anniversaire de mon père, à la fin du mois d’août de l’année 2007, j’ai quitté la Méditerranée, la plage et le soleil, pour gagner le Nord, sec et frais, et Newcastle-upon-Tyne. Le soir même, Malcolm avait préparé un canard, entier, servi avec des légumes, que l’on accompagna d’un St Julien 1998.
Le lendemain, nous gagnions Edinburgh par le train.
Il faut compter une heure et quarante minutes pour gagner Edinburgh de Newcastle par le train. Pour une raison obscure et ancienne, je suis resté persuadé pendant longtemps qu’il fallait trois longues heures pour accomplir ce trajet. Mais cette fois je suis convaincu. Comme le paysage est absorbant, bordant la mer, par grand beau temps, c’est à peine si j’ai eu le temps de lire, Il cane di terracotta, de Andrea Camilleri, un livre que je parcours actuellement quand la matinée est légère, et qui accompagnait un très sérieux Nuit-Saint-Georges 1998, et un Corton 1999, qui m’attendaient depuis mon propre anniversaire plus tôt dans le mois.
C’était la fin du festival. On a visité l’exposition Warhol. Et puis on est allé manger dans le restaurant établi de la fameuse épicerie italienne Valvona & Crolla. Au premier étage, au milieu de personnes bien habillées, de jolis serveurs, avec un petit rayon de soleil, nous avons pu goûter au difficile alliage des produits du nord avec une cuisine méditerranéenne résolue. Après quelques olives, je mangeai un steak de cerf à point sur son lit de légumes : haricot, betteraves (si si…) C’était très bon, surtout la viande, les légumes craquants, et très cher.
L’épicerie en soi est un long couloir, qui se trouve à une quinzaine de minutes à pied du restaurant. Les produits sont étagés jusqu’au plafond à bien trois mètres de hauteur. C’est dur de ne pas se laisser tenter. Je suis toutefois resté sage, et je n’ai mis dans ma besace que des orechiette, un paquet de pâtes qui forment de larges boucles (chez la molisana), et des biscuits secs, contucci di mandorla, pour poser au bord des tasses à café.
Le soir, avant de repartir, on avait évoqué l’idée de manger au Oyster bar . Mais sortant d’une petite salle des galeries nationales abritant sept tableaux pour les sept sacrements de Poussin, je tombais sur mon ami Ruairidh, en artiste bohême, qui revenait à peine d’un long séjour en Inde, et qui cherchait les toilettes. Il apparut qu’il s’efforçait cette semaine de gagner trois sous en découpant aux ciseaux les profils des touristes devant le musée. Je parvins à le récupérer, et nous allâmes boire une Guiness ou deux dans la ville médiévale. Le temps avait filé, et quand j’arrivai au Café Royal, il était trop tard pour s’attabler. Aussi, à la gare, j’ai commandé un Whopper with cheese, pour assurer mon dîner et le maintien des traditions.
Le lendemain, nous gagnions Edinburgh par le train.
Il faut compter une heure et quarante minutes pour gagner Edinburgh de Newcastle par le train. Pour une raison obscure et ancienne, je suis resté persuadé pendant longtemps qu’il fallait trois longues heures pour accomplir ce trajet. Mais cette fois je suis convaincu. Comme le paysage est absorbant, bordant la mer, par grand beau temps, c’est à peine si j’ai eu le temps de lire, Il cane di terracotta, de Andrea Camilleri, un livre que je parcours actuellement quand la matinée est légère, et qui accompagnait un très sérieux Nuit-Saint-Georges 1998, et un Corton 1999, qui m’attendaient depuis mon propre anniversaire plus tôt dans le mois.
C’était la fin du festival. On a visité l’exposition Warhol. Et puis on est allé manger dans le restaurant établi de la fameuse épicerie italienne Valvona & Crolla. Au premier étage, au milieu de personnes bien habillées, de jolis serveurs, avec un petit rayon de soleil, nous avons pu goûter au difficile alliage des produits du nord avec une cuisine méditerranéenne résolue. Après quelques olives, je mangeai un steak de cerf à point sur son lit de légumes : haricot, betteraves (si si…) C’était très bon, surtout la viande, les légumes craquants, et très cher.
L’épicerie en soi est un long couloir, qui se trouve à une quinzaine de minutes à pied du restaurant. Les produits sont étagés jusqu’au plafond à bien trois mètres de hauteur. C’est dur de ne pas se laisser tenter. Je suis toutefois resté sage, et je n’ai mis dans ma besace que des orechiette, un paquet de pâtes qui forment de larges boucles (chez la molisana), et des biscuits secs, contucci di mandorla, pour poser au bord des tasses à café.
Le soir, avant de repartir, on avait évoqué l’idée de manger au Oyster bar . Mais sortant d’une petite salle des galeries nationales abritant sept tableaux pour les sept sacrements de Poussin, je tombais sur mon ami Ruairidh, en artiste bohême, qui revenait à peine d’un long séjour en Inde, et qui cherchait les toilettes. Il apparut qu’il s’efforçait cette semaine de gagner trois sous en découpant aux ciseaux les profils des touristes devant le musée. Je parvins à le récupérer, et nous allâmes boire une Guiness ou deux dans la ville médiévale. Le temps avait filé, et quand j’arrivai au Café Royal, il était trop tard pour s’attabler. Aussi, à la gare, j’ai commandé un Whopper with cheese, pour assurer mon dîner et le maintien des traditions.
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lundi 1 octobre 2007
va et vient
Dans mon sac, il y a une tome de brebis, une tome de vache, du comté, un gros saucisson, huit cents grammes de girolles, et du café san marco.
dimanche 30 septembre 2007
Oh les beaux jours
Je reviens de France où j’ai fort bien mangé, comme de coutume. Je suis arrivé dans l’ouest parisien jeudi vers minuit, et j’ai pu comme la tradition me le prescrit, manger sur un bout de table un bout de fromage accompagné d’un ballon. Le lendemain, j’attaquai fort en m’invitant au coin tranquille, un petit resto de Nanterre surtout recommandable pour le charme voilé de sa grande salle intérieure. J’y mangeai un feuilleté escargot champignons (girolles), qui ne ressemblait à rien mais qui n’était pas mauvais, un pavé de rumsteck sauce poivre avec ses petites pommes de terre sautées, pas très copieux, mais la viande était bonne, et j’esquivai le dessert, quoique attiré par une mousse de marron au whisky… Une prochaine fois.
Le soir, nous allions voir O les beaux jours, au palais de Chaillot, avec Fiona Shaw, superbe prestation, applaudissements nourris, et l’appétit inaffecté par la seconde partie assez glauque de la pièce, j’entrai avec entrain dans une de ces brasseries du Trocadéro, pleines de mignons des beaux quartiers, d’anglophones amateurs de théâtre, et, ce soir là, d’anglais en t-shirts blancs vodaphone qui s’en revenaient du champs de mars où ils avaient pu suivre la victoire probante du 15 de la rose sur le Tonga. Ma mère choisit après une longue réflexion, rendue ardue par la disparition du plat du jour, un gigot d’agneau au thym, une assiette de saumon fumé, puis un faux filet frites salade. Pour ma part, je faisais suivre une salade de chèvre chaud par une andouillette, pas la meilleure de ma vie, mais bien grillée. Etouffés de britanniques, nous abrégions.
Le lendemain, nous fêtions à contretemps l’anniversaire de la madre, et les menus restent confidentiels. Cependant, je peux tout de même noter ici que nous mangeâmes le midi au restaurant du musée d’Orsay, pour le décor surtout, mention bien pour la frisée aux lardons avec un œuf poché tout de même, à peine importunés par deux habitants de la sortie de Cannes du côté de Juan les pins mais monsieur était alsacien et qui n’en revenaient pas d’être entourés de touristes – s’entend, extra hexagonaux.
Enfin, pour les célébrations dominicales : feuilletés de chèvre et salade, rôti de bœuf (Limousin), haricots verts ail persil, et île flottante. J’ai digéré en regardant le rugby, avec le résultat mitigé que l’on connaît, gare aux fesses à Cardiff.
Le soir, nous allions voir O les beaux jours, au palais de Chaillot, avec Fiona Shaw, superbe prestation, applaudissements nourris, et l’appétit inaffecté par la seconde partie assez glauque de la pièce, j’entrai avec entrain dans une de ces brasseries du Trocadéro, pleines de mignons des beaux quartiers, d’anglophones amateurs de théâtre, et, ce soir là, d’anglais en t-shirts blancs vodaphone qui s’en revenaient du champs de mars où ils avaient pu suivre la victoire probante du 15 de la rose sur le Tonga. Ma mère choisit après une longue réflexion, rendue ardue par la disparition du plat du jour, un gigot d’agneau au thym, une assiette de saumon fumé, puis un faux filet frites salade. Pour ma part, je faisais suivre une salade de chèvre chaud par une andouillette, pas la meilleure de ma vie, mais bien grillée. Etouffés de britanniques, nous abrégions.
Le lendemain, nous fêtions à contretemps l’anniversaire de la madre, et les menus restent confidentiels. Cependant, je peux tout de même noter ici que nous mangeâmes le midi au restaurant du musée d’Orsay, pour le décor surtout, mention bien pour la frisée aux lardons avec un œuf poché tout de même, à peine importunés par deux habitants de la sortie de Cannes du côté de Juan les pins mais monsieur était alsacien et qui n’en revenaient pas d’être entourés de touristes – s’entend, extra hexagonaux.
Enfin, pour les célébrations dominicales : feuilletés de chèvre et salade, rôti de bœuf (Limousin), haricots verts ail persil, et île flottante. J’ai digéré en regardant le rugby, avec le résultat mitigé que l’on connaît, gare aux fesses à Cardiff.
vendredi 28 septembre 2007
Adorno
Adorno, dans l'art et les arts, opère une distinction entre l'art culinaire et l'art spirituel : "l'art congédie son élément culinaire ; cet élément est devenu inconciliable avec l'élément spirituel, lorsqu'il a perdu son innocence, celle où il ne faisait qu'un avec la composition... l'élément culinaire - l'excitation sensible - s'est séparé pour devenir but en soi, pour être rationnellement et indépendemment planifié : dès lors, l'art se révolte contre toute dépendance à l'égard de matériaux donnés d'avance, qui font obstacle à l'autonomie de la configuration. Dépendance qui se reflète dans la classification de l'art selon les arts. Car au flou des éléments de l'excitation sensible correspond la dispersion des matériaux".
S'agit-il d'une invitation à la réflexion, ou au rejet unilatéral de la pensée adornienne ?
S'agit-il d'une invitation à la réflexion, ou au rejet unilatéral de la pensée adornienne ?
jeudi 27 septembre 2007
la nourriture au quotidien
On m’insulte dans les maisonnées, et j’écris ici pour parer au plus pressé. J’ai mangé hier soir après avoir terminé Courbet et entamé Manet à l’alliance française de Manchester, une pizza au salami, fromage, olives noir avec un œuf, sur une base précuite pas donnée achetée à Barbakan– la boulangerie épicerie fine polonaise de Chorlton. Mais j’étais invité. Aux comptoirs mancuniens, mercredi dernier, nous avions mangé une quiche végétarienne, épinard, fromage de chèvre, tomates, très réussie également.
Mardi soir par contre, manquant véritablement de temps après une session plutôt encourageante au squash, j’ai avalé un chicken Korma et des Bombay potatoes de chez Tesco, à éviter à l’avenir.
Dimanche soir, après avoir conduit pendant plus de sept heures pour revenir de Cornouailles où ma cousine Rebecca venait de s’engager lors d’un émouvant mariage séculaire – à Porscatho pour être exact –, j’ai partagé la table à Needham Avenue, et le repas d’adieu à Japh, préparé par Tim : un délicieux pork roast qui fut près aux alentours de 11 heures du soir.
On notera avec intérêt que le repas samedi sous le grand chapiteau, devant la mer inondée de soleil, consistait en une assiette de lasagne avec couscous et salade, arrosée de rouge du Mont ventoux, et le soir, dans le noir, avant le feu et les chansons, de cornish pastries.
Mardi soir par contre, manquant véritablement de temps après une session plutôt encourageante au squash, j’ai avalé un chicken Korma et des Bombay potatoes de chez Tesco, à éviter à l’avenir.
Dimanche soir, après avoir conduit pendant plus de sept heures pour revenir de Cornouailles où ma cousine Rebecca venait de s’engager lors d’un émouvant mariage séculaire – à Porscatho pour être exact –, j’ai partagé la table à Needham Avenue, et le repas d’adieu à Japh, préparé par Tim : un délicieux pork roast qui fut près aux alentours de 11 heures du soir.
On notera avec intérêt que le repas samedi sous le grand chapiteau, devant la mer inondée de soleil, consistait en une assiette de lasagne avec couscous et salade, arrosée de rouge du Mont ventoux, et le soir, dans le noir, avant le feu et les chansons, de cornish pastries.
mercredi 29 août 2007
la marche ça creuse
Enfin il m’était donné l’occasion de fouler la terre de mon pays. Il avait plu, là haut, des cordes et des cordes, pendant des mois entiers, à tel point que les autochtones mêmes, pourtant si placides à leur ordinaire, grimaçaient de surprise à la vue de leurs maisons englouties. Je me régalais un peu autour de Paris, puis j’arrivai à Foix.
Foix est une petite ville, au pied des montagnes, dominée par le château de ses comtes . C’est une préfecture, elle est donc, comme nous l’expliqua notre hôtelière à qui nous faisions part de notre émerveillement à avoir pu trouver une place dans le minuscule parking qui borde son établissement, le seul gratuit des environs, essentiellement habitée par des fonctionnaires, au nombre desquels il faut compter les forces de l’ordre, installée juste en face de l’hôtel, et dont les représentants tendent à s’enfuir le vendredi en milieu d’après-midi. Au « Jeu de l’Oie », je mangeai une salade landaise, un magret de canard trop cuit – ma faute - dans une sauce aux cèpes – j’ai pas reconnu le cèpe –, et une crème brûlée.
Le lendemain, nous arrivions à Ax-les-Thermes, ville thermale qui se trouve sur la route menant à Andorre, en Ariège. Aussitôt ma mère et moi repérons le café principal du bourg – il ne faut pas se fier à ceux qui se trouvent près du casino, mais opter pour la vue sur le vilain petit hôtel de ville. Sous le soleil de midi, je mange une salade de chèvre chaud avec du jambon de pays. Les salades dans les Pyrénées ont une tendance certaine à être outre délicieuses, agréablement copieuses, mes souvenirs les plus émus allant à un troquet d’Argelès-Gazost… Le soir, nous étrennons la cuisine du chalet de Bonascre, la station de ski qui surplombe Ax à 1400 mètres d’altitude, avec un rôti de veau, accompagné de riz et de légumes revenus (oignons poivrons champignons), et d’un gâteau à la crème.
Dimanche, saucisse à l’eau (du boucher), frisée aux lardons, gâteau aux fruits rouges.
Lundi, une de mes spécialités qui échoue deux fois sur trois, ce fut le cas ce soir là, pâtes sauce fromage fondu (tome d’abondance, emmenthal, tous les vieux bouts de fromage qui traînaient, et lait, crème).
Mardi, rôti de bœuf, sauce oignons champignons, gratin de pomme de terre courgette, fromage.
Mercredi, restes du rôti, saucisse à l’eau, haricots verts, gratin pomme de terre courgette.
Jeudi, nous allons à la crêperie d’Ax les thermes, recommandée par le guide du routard 1996-97. D’habitude je ne fréquente plus trop les crêperies - imitant en cela mon père qui n’y mettrait pas un orteil - non parce que je n’aime pas les crêpes, mais parce qu’il n’y en a jamais assez et qu’il faut boire du cidre. Mais je dois avouer que cette crêperie a des atouts. Si la pâte au sarrasin n’est pas la plus convaincante des Midi-Pyrénées, le choix des ingrédients obtient un cum laude. Fin stratège, déjà bien décidé à manger deux crêpes principales, je ne commandai pas la crêpe au confit de canard, mais une Périgourdine (gésiers, lards etc.…). Ce qui me permit d’emboîter sur l’Orée, girolles, fromage, avant de m’achever avec une Tute de l’ours, du nom d’une des cimes au dessus de Bonascre, à la crème de marron.
Vendredi, nous allâmes visiter Andorra-la-Vella. J’ai bien aimé cette ville supermarché où tout est pas cher. Dans un petit restaurant sur une place de la vieille ville, le menu gourmand à 10 euros, caragoles, escargots, pas du tout comme en Bourgogne et dans les brasseries parisiennes, où traditionnellement six bouts d’une chose informe trempent dans une mare d’huile d'olive aillée, mais une vingtaine, au moins, de bêtes dans une petite coupole, baignant dans une sauce tomate, leurs petites antennes bien visibles dans les coquilles. J’ai pas fini... Puis steak frites (entrecot de vedella), quelconque, et crème catalane, une des plus rustres qu’il m’ait été donné de manger dans ma vie. Le soir, de retour à Bonascre avec du whisky et des cigarettes, omelette de pommes de terre et légumes revenus.
Samedi 4 août, Birthday boy, nous allons à un restaurant dit ariègeois, juste à côté de la place du marché, en terrasse, reggae music on, c’est une création de la vague d’immigration bien connue en Ariège, anciens et nouveaux hippies, c'est-à-dire, je pense. Quoiqu’il soit c’était fameux. D’abord, salade ariégeoise, une salade landaise, mais avec du maïs, des carottes, des haricots rouges, saupoudré d’épices orientales. Puis le magret de canard, cette fois j’ai bien fait attention de le demander rosé. Servi dans une coupole remplie de miel et de sang, il était accompagné de frites maisons, d’une petite ratatouille (au cumin, seul bémol), et d’une salade. Et finalement, nougat glacé aux fruits rouges, tout ça arrosé de rosé. Et le soir rebelote, barbecue : brochettes de veau, légumes et rognons de porc, riz, fromage (je parle pas du fromage ici, mais il va de soi qu’il s’agit de produits locaux, vache, chèvre, brebis, aux innombrables variations, et qui satisfont tous les désirs de l’amateur de fromage éclairé), et gâteaux, amandine, orange-choco, et sorgeat, spécialité annoncée de la boulangerie qui se trouve juste à côté du restaurant ariégeois, associant couches de crème, mousse au café, au chocolat. J’ai 29 ans.
Dimanche, côte de veau sauce crème champignons, pâtes aux légumes, fromage.
Lundi, saucisse à l’eau, riz, champignons.
Mardi, lasagne aux épinards & mozzarella, chorizo grillé dans une sauce au vin.
Mercredi, côte de veau à la crème ? (Il y a peut-être une erreur dans mon journal…)
Jeudi, au midi, repas au trois soleils, une brasserie qui se trouve devant le casino, jambon Serrano, confit de canard, servi bien malheureusement avec des frites, île flottante. Le soir,
lasagne aux épinards, courgette, & fromage de chèvre, côtelettes d’agneau – toute cette viande provenait du boucher d’Ax-les-Thermes, pas loin de la place de l’hôtel de ville, non loin de l’excellent marchand de vin, un monsieur âgé et sympathique dont l’échoppe est remplie de flâneurs, qui semblent lui tenir compagnie comme des vautours autour d’un gibier vacillant, et qui s’appelle Georges, je le sais car une pitchoune venant à passer, s’écriait devant l’entrée, « oh coquin de Georges, coquin de Georges ! » -, et pour finir croustade au pomme courtesy du boulanger de Bonascre.
Vendredi, enfin, nous essayâmes la pizza du boulanger, afin de ne pas avoir aussi à tout relaver avant notre départ, et je le recommande bien, ce boulanger, qui travaille avec sa compagne comme un beau diable, et comme on peut l’imaginer, l’hiver c’est bien pire ; pizza orientale, merguez, chorizo, mozzarella.
Il va de soi que je n'ai pas réussi à perdre mes cinq kilos de trop.
Foix est une petite ville, au pied des montagnes, dominée par le château de ses comtes . C’est une préfecture, elle est donc, comme nous l’expliqua notre hôtelière à qui nous faisions part de notre émerveillement à avoir pu trouver une place dans le minuscule parking qui borde son établissement, le seul gratuit des environs, essentiellement habitée par des fonctionnaires, au nombre desquels il faut compter les forces de l’ordre, installée juste en face de l’hôtel, et dont les représentants tendent à s’enfuir le vendredi en milieu d’après-midi. Au « Jeu de l’Oie », je mangeai une salade landaise, un magret de canard trop cuit – ma faute - dans une sauce aux cèpes – j’ai pas reconnu le cèpe –, et une crème brûlée.
Le lendemain, nous arrivions à Ax-les-Thermes, ville thermale qui se trouve sur la route menant à Andorre, en Ariège. Aussitôt ma mère et moi repérons le café principal du bourg – il ne faut pas se fier à ceux qui se trouvent près du casino, mais opter pour la vue sur le vilain petit hôtel de ville. Sous le soleil de midi, je mange une salade de chèvre chaud avec du jambon de pays. Les salades dans les Pyrénées ont une tendance certaine à être outre délicieuses, agréablement copieuses, mes souvenirs les plus émus allant à un troquet d’Argelès-Gazost… Le soir, nous étrennons la cuisine du chalet de Bonascre, la station de ski qui surplombe Ax à 1400 mètres d’altitude, avec un rôti de veau, accompagné de riz et de légumes revenus (oignons poivrons champignons), et d’un gâteau à la crème.
Dimanche, saucisse à l’eau (du boucher), frisée aux lardons, gâteau aux fruits rouges.
Lundi, une de mes spécialités qui échoue deux fois sur trois, ce fut le cas ce soir là, pâtes sauce fromage fondu (tome d’abondance, emmenthal, tous les vieux bouts de fromage qui traînaient, et lait, crème).
Mardi, rôti de bœuf, sauce oignons champignons, gratin de pomme de terre courgette, fromage.
Mercredi, restes du rôti, saucisse à l’eau, haricots verts, gratin pomme de terre courgette.
Jeudi, nous allons à la crêperie d’Ax les thermes, recommandée par le guide du routard 1996-97. D’habitude je ne fréquente plus trop les crêperies - imitant en cela mon père qui n’y mettrait pas un orteil - non parce que je n’aime pas les crêpes, mais parce qu’il n’y en a jamais assez et qu’il faut boire du cidre. Mais je dois avouer que cette crêperie a des atouts. Si la pâte au sarrasin n’est pas la plus convaincante des Midi-Pyrénées, le choix des ingrédients obtient un cum laude. Fin stratège, déjà bien décidé à manger deux crêpes principales, je ne commandai pas la crêpe au confit de canard, mais une Périgourdine (gésiers, lards etc.…). Ce qui me permit d’emboîter sur l’Orée, girolles, fromage, avant de m’achever avec une Tute de l’ours, du nom d’une des cimes au dessus de Bonascre, à la crème de marron.
Vendredi, nous allâmes visiter Andorra-la-Vella. J’ai bien aimé cette ville supermarché où tout est pas cher. Dans un petit restaurant sur une place de la vieille ville, le menu gourmand à 10 euros, caragoles, escargots, pas du tout comme en Bourgogne et dans les brasseries parisiennes, où traditionnellement six bouts d’une chose informe trempent dans une mare d’huile d'olive aillée, mais une vingtaine, au moins, de bêtes dans une petite coupole, baignant dans une sauce tomate, leurs petites antennes bien visibles dans les coquilles. J’ai pas fini... Puis steak frites (entrecot de vedella), quelconque, et crème catalane, une des plus rustres qu’il m’ait été donné de manger dans ma vie. Le soir, de retour à Bonascre avec du whisky et des cigarettes, omelette de pommes de terre et légumes revenus.
Samedi 4 août, Birthday boy, nous allons à un restaurant dit ariègeois, juste à côté de la place du marché, en terrasse, reggae music on, c’est une création de la vague d’immigration bien connue en Ariège, anciens et nouveaux hippies, c'est-à-dire, je pense. Quoiqu’il soit c’était fameux. D’abord, salade ariégeoise, une salade landaise, mais avec du maïs, des carottes, des haricots rouges, saupoudré d’épices orientales. Puis le magret de canard, cette fois j’ai bien fait attention de le demander rosé. Servi dans une coupole remplie de miel et de sang, il était accompagné de frites maisons, d’une petite ratatouille (au cumin, seul bémol), et d’une salade. Et finalement, nougat glacé aux fruits rouges, tout ça arrosé de rosé. Et le soir rebelote, barbecue : brochettes de veau, légumes et rognons de porc, riz, fromage (je parle pas du fromage ici, mais il va de soi qu’il s’agit de produits locaux, vache, chèvre, brebis, aux innombrables variations, et qui satisfont tous les désirs de l’amateur de fromage éclairé), et gâteaux, amandine, orange-choco, et sorgeat, spécialité annoncée de la boulangerie qui se trouve juste à côté du restaurant ariégeois, associant couches de crème, mousse au café, au chocolat. J’ai 29 ans.
Dimanche, côte de veau sauce crème champignons, pâtes aux légumes, fromage.
Lundi, saucisse à l’eau, riz, champignons.
Mardi, lasagne aux épinards & mozzarella, chorizo grillé dans une sauce au vin.
Mercredi, côte de veau à la crème ? (Il y a peut-être une erreur dans mon journal…)
Jeudi, au midi, repas au trois soleils, une brasserie qui se trouve devant le casino, jambon Serrano, confit de canard, servi bien malheureusement avec des frites, île flottante. Le soir,
lasagne aux épinards, courgette, & fromage de chèvre, côtelettes d’agneau – toute cette viande provenait du boucher d’Ax-les-Thermes, pas loin de la place de l’hôtel de ville, non loin de l’excellent marchand de vin, un monsieur âgé et sympathique dont l’échoppe est remplie de flâneurs, qui semblent lui tenir compagnie comme des vautours autour d’un gibier vacillant, et qui s’appelle Georges, je le sais car une pitchoune venant à passer, s’écriait devant l’entrée, « oh coquin de Georges, coquin de Georges ! » -, et pour finir croustade au pomme courtesy du boulanger de Bonascre.
Vendredi, enfin, nous essayâmes la pizza du boulanger, afin de ne pas avoir aussi à tout relaver avant notre départ, et je le recommande bien, ce boulanger, qui travaille avec sa compagne comme un beau diable, et comme on peut l’imaginer, l’hiver c’est bien pire ; pizza orientale, merguez, chorizo, mozzarella.
Il va de soi que je n'ai pas réussi à perdre mes cinq kilos de trop.
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dimanche 1 juillet 2007
banquet médiéval
Il faisait beau finalement à Pontoise, sur les bords de l'Oise, ce dimanche 22 juillet de l'an 2007, et la tablée était belle, puisque nous étions une belle douzaine, autour d'une ligne que j'eus l'honneur de présider à l'une de ses extrémités (de l'autre Sylvain ??).
Nous avons me semble-t-il fort bien réussi cet enchaînement et déchainement de plats, répartis en plusieurs services. Voici de quoi il retourna :
premier service
oeuf meurette (Anne-Laure)
fouace (Anne Laure Gabriel)
paté de porc (Gabriel)
deuxième service
brouet de lapin provencal (Jérôme)
pigeon sauce au lard et épices (Gabriel)
troisième service
Comminié de poullaille - poularde au cumin (Gaspard)
Tourte aux épinards, blette, fromage (Anne Laure Edwige)
Ecrevisse sauce cumin (Gaspard)
purée de pois (Marthe)
quatrième service, et là on commençait à bien sentir le soleil taper sur les crânes pourtant tous protégés par de jolies casquettes, mais le vin aidant,
Estouffade - gîte de boeuf cuite au vin et épices, surtout cannelle d'ailleurs (Gabriel)
Tarte mi lard mi végétal (Etienne)
nougat noir (Vincent)
Tot cela donc arrosé de beaucoup de vin, soyons honnêtes, et de trois bouteilles d'hypocras, préparées maison par Christophe et Nadège, laquelle paya durement cet effort couronné de succès (excellente réception du rouge, blanc et rosé par les invités) en développant une allergie aux épices nombreuses durant la manipulation et confection, qui l'empécha le jour même de boire alcuns alcool.
Sur la fin, on a abandonné l'idée du fromage, et on aurait pu manquer de desserts si nous n'étions pas si repus.
Nous avons pour le moment, une miche de pain (médiévale of course), un pâté de porc, une soupe aux orties (MIAM, oui, tout le monde doit en manger), une tourte aux légumes, des pigeons confitz, et peut-être des craquelins.
Comminié de poullaille (poularde au cumin)
Brouet provençal
Limonia (poulet au citron)
nougat noir
Il nous manque donc plein de choses cruciales, commes des rôtis, du sanglier (merci à ceux qui ont déménagé aux abords de la forêt), du lièvre, d'autres pâtés et des sauces, du poisson, des fouaces, des sacristains et des oublis etcetera.
Nous avons me semble-t-il fort bien réussi cet enchaînement et déchainement de plats, répartis en plusieurs services. Voici de quoi il retourna :
premier service
oeuf meurette (Anne-Laure)
fouace (Anne Laure Gabriel)
paté de porc (Gabriel)
deuxième service
brouet de lapin provencal (Jérôme)
pigeon sauce au lard et épices (Gabriel)
troisième service
Comminié de poullaille - poularde au cumin (Gaspard)
Tourte aux épinards, blette, fromage (Anne Laure Edwige)
Ecrevisse sauce cumin (Gaspard)
purée de pois (Marthe)
quatrième service, et là on commençait à bien sentir le soleil taper sur les crânes pourtant tous protégés par de jolies casquettes, mais le vin aidant,
Estouffade - gîte de boeuf cuite au vin et épices, surtout cannelle d'ailleurs (Gabriel)
Tarte mi lard mi végétal (Etienne)
nougat noir (Vincent)
Tot cela donc arrosé de beaucoup de vin, soyons honnêtes, et de trois bouteilles d'hypocras, préparées maison par Christophe et Nadège, laquelle paya durement cet effort couronné de succès (excellente réception du rouge, blanc et rosé par les invités) en développant une allergie aux épices nombreuses durant la manipulation et confection, qui l'empécha le jour même de boire alcuns alcool.
Sur la fin, on a abandonné l'idée du fromage, et on aurait pu manquer de desserts si nous n'étions pas si repus.
Nous avons pour le moment, une miche de pain (médiévale of course), un pâté de porc, une soupe aux orties (MIAM, oui, tout le monde doit en manger), une tourte aux légumes, des pigeons confitz, et peut-être des craquelins.
Comminié de poullaille (poularde au cumin)
Brouet provençal
Limonia (poulet au citron)
nougat noir
Il nous manque donc plein de choses cruciales, commes des rôtis, du sanglier (merci à ceux qui ont déménagé aux abords de la forêt), du lièvre, d'autres pâtés et des sauces, du poisson, des fouaces, des sacristains et des oublis etcetera.
jeudi 28 juin 2007
Attention étape régionale
Nous entrons dans le pub le plus cher de Hawkshead. Pendant que je commande un demi de bitter, Mlle choisit une table sous la ventilation, à côté d’une tablée d’américains. Bon, j’ai rien contre les américains, mais la ventilation c’est pas possible. Alors nous nous décidons à aller dans la salle à manger proprement dite, avec les petits napperons blancs et tout et tout. Bonjour Monsieur, une table pour deux merci, yes, this way please, voilà, si vous vous voulez bien vous installer à la plus mauvaise table de la pièce juste au dessous de la ventilation merci bien. J’ai demandé à changer de table, il a coupé le ventilo. OUF : terrine de gibier, épaule d’agneau glacée à l’orange, et un bout volé de gâteau mousseux à la fraise, le tout accompagné d’un vilain picrate italien, 11 pourcent, le pourcent à la livre.
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lundi 25 juin 2007
Je voulais essayer le café de Maggie
Je voulais essayer le café de Maggie, qui proposait comme plat du jour un steack sirloin dans une sauce aux champignons avec des frites, 4 livres 95, puis je suggérais le café 53, au menu des pies à l’agneau, au bœuf, pour 2 livres 95, mais finalement je dus accepter de monter à l’egg café, au deuxième étage d’un immeuble rouge, en plein centre de Liverpool. Au menu, casserole de pommes de terre aux olives, pommes de terre et petits pois madras, quiche au brocoli, spaghetti bolognaise (soja), tout plat accompagné d’une salade mixte, des feuilles de salade et des pâtes froides. J’ai choisi le burger, à base de pois, épicé.
jeudi 31 mai 2007
mardi 29 mai 2007
Le velouté de champignons industriel
Il y a quelques mois, je me suis mis à manger assez régulièrement des veloutés aux champignons en conserve de Marks & Spencers. Ca coûte six francs. C’est très bon. Nous avons eu une période de grande chaleur au mois d’avril, et j’ai abandonné les soupes. L’été est arrivé, un froid glacial a envahi la ville, et le coup du printemps que j’avais cru esquivé m’est tombé dessus : je suis enrhumé. Aussi, passant faire mes courses à Tesco, qui vient récemment d’annoncer des bénéfices records et qui s’affiche comme le plus dynamique des supermarchés britanniques, voyant une crème de champignons en conserve, et ne pouvant aller à M & S tous les jours pour des raisons de distance et de finance, je me suis dit, pour quatre francs, il faut certes l’ouvrir avec un ouvre-boîte, mais après tout j’en ai un, j’essaye.
J’ai ouvert ce midi ma boîte, scruté aussitôt avec méfiance l’intérieur, et ai vidé dans une casserole le contenu en forme de gelée grise, sans odeur. Réchauffée, la chose est devenue fluide. J’ai goûté quelques cuillers d’un liquide visqueux au goût de caoutchouc.
J’ai ouvert ce midi ma boîte, scruté aussitôt avec méfiance l’intérieur, et ai vidé dans une casserole le contenu en forme de gelée grise, sans odeur. Réchauffée, la chose est devenue fluide. J’ai goûté quelques cuillers d’un liquide visqueux au goût de caoutchouc.
samedi 26 mai 2007
Food club
Je suis allé à un « food club » à Chorlton-cum-Hardy, Manchester. Rien de bien formel, en fait, nous étions invités à manger chez Jeanne, qui avait elle-même invité mon ami Yuri à cuisiner. Enfin, c’est ce que l’on nous avait dit. On nous avait aussi garanti un repas végétarien, ce qui n’était pas pour m’emballer, évidemment. Dans l’après-midi, alors que je faisais vibrer mes poumons pour un autre bon ami, Pierre, musicien, et parisien expatrié à Londres qui conserve en toutes occasions un détachement mélancolique, on nous informait que, d’une part, le repas ne serait pas végétarien, j’exultais, et que, d’autre part, il fallait que chaque invité amenât un plat cuisiné ou à cuisiner. Je refusais aussitôt. Une invitation qui se transforme en participation inopinée, non merci.
Nous hésitâmes, puis, sur les coups de neuf heures, nous y débarquions. J’arrivai pour ma part les mains vides, mais cela passa inaperçu tant il y avait de nourriture. Nous avions une heure de retard, mais les premiers plats n’avaient pas encore été servis. C’était donc parfait. L’enchaînement progressif des efforts de chacun, une vingtaine de personnes ce soir là, permet au gourmet de se délecter bouchées par bouchées, et de goûter un mini-gueleton populaire, gratis. J’ai retenu dans l’ordre, sans les détails exacts de tous les plats, des crevettes dans une sauce piquante, une salade de riz tiède, un couscous tiède aux mangetouts champignons et poivrons, une salade aux artichauts, avocat et tomates cerise, un strogonoff ou stroganoff de dinde, curieux, une paëlla, de la bruschetta aux tomates séchées et halumi, des aubergines en forme de pyramides comprenant des poivrons, de l’halumi et du basilic, des scones aux oignons, fromage et poivre de cayenne, et enfin, du « monkfish », de la lotte grillée, absolument délicieuse.
Nous hésitâmes, puis, sur les coups de neuf heures, nous y débarquions. J’arrivai pour ma part les mains vides, mais cela passa inaperçu tant il y avait de nourriture. Nous avions une heure de retard, mais les premiers plats n’avaient pas encore été servis. C’était donc parfait. L’enchaînement progressif des efforts de chacun, une vingtaine de personnes ce soir là, permet au gourmet de se délecter bouchées par bouchées, et de goûter un mini-gueleton populaire, gratis. J’ai retenu dans l’ordre, sans les détails exacts de tous les plats, des crevettes dans une sauce piquante, une salade de riz tiède, un couscous tiède aux mangetouts champignons et poivrons, une salade aux artichauts, avocat et tomates cerise, un strogonoff ou stroganoff de dinde, curieux, une paëlla, de la bruschetta aux tomates séchées et halumi, des aubergines en forme de pyramides comprenant des poivrons, de l’halumi et du basilic, des scones aux oignons, fromage et poivre de cayenne, et enfin, du « monkfish », de la lotte grillée, absolument délicieuse.
jeudi 26 avril 2007
Le coeur de la culture
Il semble que j’aie perdu mon brouillon. C’est bien embêtant. Je n’avais pas écrit grand-chose, mais maintenant, l’aventure remonte à plus d’un mois. C’était alors encore tendre dans mon esprit, la descente le long de Duke Street, le quelque peu pénible chemin le long des travaux énormes qui doivent préparer le centre ville de Liverpool pour ses célébrations de l’année de prochaine, huit cents ans d’histoire, avec le blason de « ville européenne de la culture », ça se fête.
J’avais écrit une longue description de cette ballade urbaine, m’attachant au pittoresque chemin le long de la cathédrale, aux vestiges d’une activité portuaire depuis bien longtemps rabougrie, à la poussière flottant au dessous des grues, aux voitures fusant sur l’asphalte ancien. Bref, au bout du compte, nous abordâmes le Mac Donald esseulé le long de Chaloner Street. J’entrai, plein d’aplomb – il le fallait –, il n’y avait pas grand monde, je m’avançai vers les teenagers piaffant derrière le comptoir, et, histoire d’assurer mes arrières, je demandai si Mac Donald accepte le paiement par carte bancaire : « no », merde. Et bien j’avoue que je n’en reviens toujours pas, mais bon, sur l’instant, je restai de marbre, et je m’enquerrai, en haussant peut-être un sourcil pour marquer ma désapprobation, du point le plus proche pour pallier à cette désagréable situation : c'est-à-dire qu’après cette longue marche, nous avions faim, dans le fumet synthétique du restaurant rapide. L’une me dit en tendant un bras, par ici, l’autre le sien, par là, ça devenait sympathique. J’essayai bien d’en savoir plus, mais c’était peine perdue, il n’y avait qu’à marcher. Je décidai – je m’efforce toujours dans les marches d’obtenir une position exécutive – que nous irions à gauche, soit dans la direction de l’aéroport. Nous gagnions bientôt un casino. On me conseilla de rentrer dans le casino, un peu minable pour être honnête, et je faisais mine de ne rien entendre, alerté par les barrières d’entrée que je devinai à l’intérieur du hall – c’est dire le standing de la chose. Peu après, nous arrivâmes, moi en tête, à une station service, où, bonheur, se trouvait un distributeur. Des brigands ! Il me fallut payer deux livres, 5 euros, 30 francs, pour retirer mon modeste billet. Une ponction au tiers, on m’étrangle pour un sandwich ! Quoiqu’il en soit, je pouvais désormais songer sereinement à mon péché. Si sereinement, que nous prîmes le temps de voir une petite exposition dans un espace de notre connaissance, qui se trouve donc dans ce vide de circulation, un lieu où nous étions venus une fois par le passé, pour une jolie exposition d’une photographe présentant de beaux portraits d’immigrants plus ou moins désemparés, venant d’Irak, du Darfour, de mille lieux plus dangereux les uns que les autres, et où le buffet reste à ce jour mon must dans la catégorie, préparé je pense par la famille de la photographe, qui à mon avis devait être pakistanaise : cuisses de poulet mariné, samosas, salades, petites boulettes de je ne sais pas trop quoi, vin et tutti quanti. Mais bon là le vernissage avait eu lieu la veille, et la grande pièce ressemblait plus à un chantier, avec juste le DJ qui rangeait ses CDs. Donc, nous ne nous attardâmes pas, et bientôt je renouvelai mon entrée dans le MacDonald.
Et cette fois je n’hésitai pas, un Big Mac, une frite, un coca, et un apple pie, le dessert inimitable de la branche, une sorte de sucrerie pleine de graisse dont je raffole. Grand prince, c’était moi qui offrait. Malheureusement, mon invitée était végétarienne. Il n’y a pas beaucoup de choix pour les végétariens chez MacDonald. Il y a juste un sandwich aux légumes, et apparemment, il n'est pas bon. Mais là n’était pas la question, en deux secondes j’avalai mon Big Mac, le même qu’à Paris, qu’à Bratislava, le même qu’à Moscou sans doute. Et en sirotant mon coca, en léchant mon apple pie crevassé, je contemplai l’alibi de notre visite, les photographies des Beatles séjournant à Goa, prises par un obscur voyageur canadien.
J’avais écrit une longue description de cette ballade urbaine, m’attachant au pittoresque chemin le long de la cathédrale, aux vestiges d’une activité portuaire depuis bien longtemps rabougrie, à la poussière flottant au dessous des grues, aux voitures fusant sur l’asphalte ancien. Bref, au bout du compte, nous abordâmes le Mac Donald esseulé le long de Chaloner Street. J’entrai, plein d’aplomb – il le fallait –, il n’y avait pas grand monde, je m’avançai vers les teenagers piaffant derrière le comptoir, et, histoire d’assurer mes arrières, je demandai si Mac Donald accepte le paiement par carte bancaire : « no », merde. Et bien j’avoue que je n’en reviens toujours pas, mais bon, sur l’instant, je restai de marbre, et je m’enquerrai, en haussant peut-être un sourcil pour marquer ma désapprobation, du point le plus proche pour pallier à cette désagréable situation : c'est-à-dire qu’après cette longue marche, nous avions faim, dans le fumet synthétique du restaurant rapide. L’une me dit en tendant un bras, par ici, l’autre le sien, par là, ça devenait sympathique. J’essayai bien d’en savoir plus, mais c’était peine perdue, il n’y avait qu’à marcher. Je décidai – je m’efforce toujours dans les marches d’obtenir une position exécutive – que nous irions à gauche, soit dans la direction de l’aéroport. Nous gagnions bientôt un casino. On me conseilla de rentrer dans le casino, un peu minable pour être honnête, et je faisais mine de ne rien entendre, alerté par les barrières d’entrée que je devinai à l’intérieur du hall – c’est dire le standing de la chose. Peu après, nous arrivâmes, moi en tête, à une station service, où, bonheur, se trouvait un distributeur. Des brigands ! Il me fallut payer deux livres, 5 euros, 30 francs, pour retirer mon modeste billet. Une ponction au tiers, on m’étrangle pour un sandwich ! Quoiqu’il en soit, je pouvais désormais songer sereinement à mon péché. Si sereinement, que nous prîmes le temps de voir une petite exposition dans un espace de notre connaissance, qui se trouve donc dans ce vide de circulation, un lieu où nous étions venus une fois par le passé, pour une jolie exposition d’une photographe présentant de beaux portraits d’immigrants plus ou moins désemparés, venant d’Irak, du Darfour, de mille lieux plus dangereux les uns que les autres, et où le buffet reste à ce jour mon must dans la catégorie, préparé je pense par la famille de la photographe, qui à mon avis devait être pakistanaise : cuisses de poulet mariné, samosas, salades, petites boulettes de je ne sais pas trop quoi, vin et tutti quanti. Mais bon là le vernissage avait eu lieu la veille, et la grande pièce ressemblait plus à un chantier, avec juste le DJ qui rangeait ses CDs. Donc, nous ne nous attardâmes pas, et bientôt je renouvelai mon entrée dans le MacDonald.
Et cette fois je n’hésitai pas, un Big Mac, une frite, un coca, et un apple pie, le dessert inimitable de la branche, une sorte de sucrerie pleine de graisse dont je raffole. Grand prince, c’était moi qui offrait. Malheureusement, mon invitée était végétarienne. Il n’y a pas beaucoup de choix pour les végétariens chez MacDonald. Il y a juste un sandwich aux légumes, et apparemment, il n'est pas bon. Mais là n’était pas la question, en deux secondes j’avalai mon Big Mac, le même qu’à Paris, qu’à Bratislava, le même qu’à Moscou sans doute. Et en sirotant mon coca, en léchant mon apple pie crevassé, je contemplai l’alibi de notre visite, les photographies des Beatles séjournant à Goa, prises par un obscur voyageur canadien.
mercredi 28 mars 2007
Doux pays de mon enfance
Je suis retourné cinq jours en France, ce mois de mars, pour enregistrer l’album Vesdge 2007. J’ai pris un avion le mardi soir à l’aéroport John Lennon, après ma journée de travail. Avant de monter dans l’avion, ma passe de labeur terminée et m’embarquant dans un engin potentiellement mortel, je n’ai pas hésité, à vrai dire c’était bien prémédité comme pour toutes mes actions limite moralement, et je me suis assis face à la Mersey, au devant des pistes étroites du petit aéroport, et j’ai attaqué à pleine dents mon double hamburger bacon que j’avais préféré ce semestre au classique whooper with cheese, dans un esprit d’aventure et de renouveau, et pour garder le contact avec la production Burger King malheureusement disparue des terres françaises depuis quelques années. Je suis un adepte de Burger King en transit, quand l’excuse est facile et que je suis tout seul, au hasard des gares, dont je ne recommande à personne les comptoirs express souvent par trop expéditifs, viande tiède, sandwich désordonné, et les aéroports, aux clientèles plus aisée, aux hamburgers plus attentionnés.
Je suis arrivé bien tard à Rueil-Malmaison. On m’a assis derrière la table de la cuisine, face à la fenêtre obscure, à un large plateau de fromage et un peu de jambon Serrano. Le lendemain midi, nous mangeâmes à nouveau du fromage, avec de la salade. Le soir, paupiette de veau à la niçoise. Jeudi, je me levai pour accueillir Vincent, la la la, avec mes bénédictions pour ma voisine supérieure, et fin prêt, nous rejoignîmes Marthe dans une petite brasserie de Nanterre dont le nom m’échappe. Sans grande allure de l’extérieur, on pénètre cependant aussitôt dans un intérieur qui m’apparût feutré, une lumière tamisée, les cadres locaux sans trop d’argent au cou nombreux et volubiles ; il faisait beau. Afin d’éviter que je ne prenne exactement le même menu que mon ami, j’optai pour une assiette de crudité – plutôt que le feuilleté aux légumes – que j’eus toutes les peines à terminer tant je m’entraînais dans une inutile explication de mes obsessions historiques pour aboutir enfin sur une basse côte servie avec des frites, et un peu de salade bien sûr, quel plaisir que la brasserie… Tout cela était accompagné d’une bouteille de Buzet, 11 euros, mon Dieu pourquoi diable tiens-je tant à vivre dans un pays où le vin est inabordable ? Et pour finir, les hommes courageux, et mieux servis par leur appétit carnassier, finirent joliment par un chou à la crème, le petit café à ses bottes. Pour nous repentir, six heures durant, nous répétâmes. Mais je fus récompensé le soir par un passage dans le restaurant chinois de la place des arts, au standing toujours aussi douteux.
Le lendemain, nous étions chez Matthieu, après un petit café boulevard Voltaire, « non mais Gab, t’as pas besoin de commander un ‘expresso’, ça s’appelle un café dans ce pays ». Dans l’après midi, Matthieu, le mangeur de viandox qui semble ne pas s’être remis du je ne mange plus de viande de la belle époque, nous improvisa un délicieux petit plat de soja en sauce tomate, goûtu, impressionnant de maîtrise végétarienne. Le soir, kebab en duo vesdgien, pas le meilleur de Paris. Samedi, pas de repas de midi, et arrivée tardive à Rueil, pour profiter magnifiquement d’un rôti de bœuf en strates aux échalotes ; je me suis resservi trois fois. Dimanche à une heure, j’étais à tesco.
Je suis arrivé bien tard à Rueil-Malmaison. On m’a assis derrière la table de la cuisine, face à la fenêtre obscure, à un large plateau de fromage et un peu de jambon Serrano. Le lendemain midi, nous mangeâmes à nouveau du fromage, avec de la salade. Le soir, paupiette de veau à la niçoise. Jeudi, je me levai pour accueillir Vincent, la la la, avec mes bénédictions pour ma voisine supérieure, et fin prêt, nous rejoignîmes Marthe dans une petite brasserie de Nanterre dont le nom m’échappe. Sans grande allure de l’extérieur, on pénètre cependant aussitôt dans un intérieur qui m’apparût feutré, une lumière tamisée, les cadres locaux sans trop d’argent au cou nombreux et volubiles ; il faisait beau. Afin d’éviter que je ne prenne exactement le même menu que mon ami, j’optai pour une assiette de crudité – plutôt que le feuilleté aux légumes – que j’eus toutes les peines à terminer tant je m’entraînais dans une inutile explication de mes obsessions historiques pour aboutir enfin sur une basse côte servie avec des frites, et un peu de salade bien sûr, quel plaisir que la brasserie… Tout cela était accompagné d’une bouteille de Buzet, 11 euros, mon Dieu pourquoi diable tiens-je tant à vivre dans un pays où le vin est inabordable ? Et pour finir, les hommes courageux, et mieux servis par leur appétit carnassier, finirent joliment par un chou à la crème, le petit café à ses bottes. Pour nous repentir, six heures durant, nous répétâmes. Mais je fus récompensé le soir par un passage dans le restaurant chinois de la place des arts, au standing toujours aussi douteux.
Le lendemain, nous étions chez Matthieu, après un petit café boulevard Voltaire, « non mais Gab, t’as pas besoin de commander un ‘expresso’, ça s’appelle un café dans ce pays ». Dans l’après midi, Matthieu, le mangeur de viandox qui semble ne pas s’être remis du je ne mange plus de viande de la belle époque, nous improvisa un délicieux petit plat de soja en sauce tomate, goûtu, impressionnant de maîtrise végétarienne. Le soir, kebab en duo vesdgien, pas le meilleur de Paris. Samedi, pas de repas de midi, et arrivée tardive à Rueil, pour profiter magnifiquement d’un rôti de bœuf en strates aux échalotes ; je me suis resservi trois fois. Dimanche à une heure, j’étais à tesco.
mardi 20 mars 2007
Méditerranée, Méditerranée, Newcastle.
Le café restaurant de Northern Stage, une compagnie de production théâtrale dont les locaux et les scènes jouxtent les bâtiments distingués de l’université de Newcastle, vient de réouvrir à l’étage plutôt qu’au dessous, là où il demeurait auparavant, soit de plain pied sur la promenade menant à l’arche d’entrée de l’université qui se trouve en fait quelque peu en hauteur par rapport à la grande route que quelqu’un a finement jugé bon de construire il y a une quarantaine d’années, et qui va longer en bifurquant radicalement sur la gauche à une cinquantaine de mètre Haymarket et la pointe élevée de la rue commerciale, piétonne comme il se doit. J’ai vu deux spectacles en ces lieux : un concert de jazz il y a peut-être quinze ans, j’en ai un souvenir très vague, un orchestre, sunny side of the street, et puis Cat on a Hot Tin roof, à l’époque où ma cousine Katy finissait ses études de médecine. Par ailleurs, j’y ai déjeuné par le passé, avant le longuet remodelage, une fois, je ne sais plus ce que je mangeai, accompagné d’un verre de vin, à midi.
Mais nous y sommes retourné vendredi dernier. C’était plein, nous avons hérité du sofa d’attente. J’ai commandé un large verre de vin rouge, c'est-à-dire un pichet dans un verre, et nous avons pu constater que le menu propose désormais des tapas. C’est une sorte de bar espagnol, mais anglais.
Inspiré, j’ai évité le menu, et opté pour un des plats du jour, lamb kofta with pita and salad. Cinq livres. Notez, ce n’est pas moi qui payais, et j’ai pris ce qu’il y avait de plus cher au menu : c’est des tapas, donc, il suffit de choisir dans le menu, comme mon père, une assiette de chorizo, et puis un peu de pain, pour se retrouver avec rien à bouffer, une note hypertrophiante, du moins potentiellement, si vous avez vraiment faim, ce qui n’est pas le cas de Gee senior qui mange très peu à midi, pour des raisons obscures, « la cantine de l’université est infâme » « je n’ai pas le temps », ce qui pourrait me porter à interroger mes propres raisons pour, du moins par le passé, même si je ne peux m’empêcher de cultiver l’habitude, esquiver totalement le repas de midi, ce qui impliquait, puisque je n’avale jamais rien le matin sinon un café ou une théière, sauf dans les rares occasions ou j’avale les saucisses le boudin noir les toasts l’œuf les baked beans et la tomate trop cuite, une série de vingt-quatre heures quotidienne sans manger.. Je me souviens à ce propos d’un désir de carême étendu, un mois sans manger, de quoi attraper le scorbut…
Mais lorsqu’il fait beau, que je suis dans la peau du visiteur touristique professionnel, et oui, et bien je me laisse facilement tenter, et je choisis cette belle assiette, contenant deux koftas, surmontés de crème, quatre pitas, et une salade qui a tout pour me plaire parce qu’elle contient beaucoup d’oignions crus. En vérité, il n’y avait pas quoi faire un banquet, mais sans doute le soleil aidant, j’ai mis une éternité à finir ce plat de la mouvance méditerranéenne britannique.
Mais nous y sommes retourné vendredi dernier. C’était plein, nous avons hérité du sofa d’attente. J’ai commandé un large verre de vin rouge, c'est-à-dire un pichet dans un verre, et nous avons pu constater que le menu propose désormais des tapas. C’est une sorte de bar espagnol, mais anglais.
Inspiré, j’ai évité le menu, et opté pour un des plats du jour, lamb kofta with pita and salad. Cinq livres. Notez, ce n’est pas moi qui payais, et j’ai pris ce qu’il y avait de plus cher au menu : c’est des tapas, donc, il suffit de choisir dans le menu, comme mon père, une assiette de chorizo, et puis un peu de pain, pour se retrouver avec rien à bouffer, une note hypertrophiante, du moins potentiellement, si vous avez vraiment faim, ce qui n’est pas le cas de Gee senior qui mange très peu à midi, pour des raisons obscures, « la cantine de l’université est infâme » « je n’ai pas le temps », ce qui pourrait me porter à interroger mes propres raisons pour, du moins par le passé, même si je ne peux m’empêcher de cultiver l’habitude, esquiver totalement le repas de midi, ce qui impliquait, puisque je n’avale jamais rien le matin sinon un café ou une théière, sauf dans les rares occasions ou j’avale les saucisses le boudin noir les toasts l’œuf les baked beans et la tomate trop cuite, une série de vingt-quatre heures quotidienne sans manger.. Je me souviens à ce propos d’un désir de carême étendu, un mois sans manger, de quoi attraper le scorbut…
Mais lorsqu’il fait beau, que je suis dans la peau du visiteur touristique professionnel, et oui, et bien je me laisse facilement tenter, et je choisis cette belle assiette, contenant deux koftas, surmontés de crème, quatre pitas, et une salade qui a tout pour me plaire parce qu’elle contient beaucoup d’oignions crus. En vérité, il n’y avait pas quoi faire un banquet, mais sans doute le soleil aidant, j’ai mis une éternité à finir ce plat de la mouvance méditerranéenne britannique.
mercredi 7 mars 2007
L'importation de soleil
L’importation de soleil
Il est indéniable que le temps est bien meilleur à Liverpool qu’à Manchester. Les nuages ayant traversé l’Irlande, galopent rapides à l’intérieur des terres, s’effaçant des côtes à intervalles irréguliers pour rejoindre le bas du Peak district, la plaine mancunienne où ils s’arrêtent alors contents, bas sur les toits. Néanmoins, force est de constater qu’entre le climat provençal et le ciel de Liverpool, la différence reste grande. Aussi, pour me rappeler sinon mon pays, celui de ma mère, j’ai conduit avec moi, à l’octobre 2006, un sac bourré d’herbes cueillies au bas des collines, à Sanary-sur-mer, là où les intérêts de l’immobilier ne prévalent pas encore. J’avais pris le vélo de course de mon oncle Gérard. Je n’étais pas monté sur un vélo depuis bien longtemps, je crois que cela remontait à peut-être cinq ans, du côté de Montparnasse, et j’en étais tombé. J’ai donc eu mal aux mollets ; pourtant je ne suis allé ni trop loin, ni trop haut ; et puis j’ai eu mal aux fesses, après. Dans ma belle voiture, la sanaryenne du garage des estivales, j’ai remonté l’Angleterre dans une forte odeur de fenouil. Il n’est pas très beau, parce que c’était déjà la fin du mois de septembre, et cette année là il pleuvait, un peu. Mais il sent bon. Le fenouil, pour ce que j’en sais, accommode avant tout bienheureusement le poisson. Toute ma jeunesse durant, j’ai refusé obstinément, parfois à mes risques et périls, de manger du poisson. Et puis j’en suis revenu. J’ai à ce sujet une théorie, que j’ai relatée à mon invité, qui s’est aussitôt exclamé que ah, le poisson nature avec une simple noix de beurre ou un mince filet d’huile d’olive, c’est ainsi qu’il convient de l’apprêter... On a donc préparé les deux truites que j’avais achetées à Marks & Spencers avec économie. C’était samedi midi. Il y avait même un rayon de soleil. Mon père s’en est occupé, car je ne cuisine jamais de poisson; je garde juste le fenouil au cas où, pour m'y frotter parfois les narines avec volupté.
Dans une poêle, il déposa les deux bêtes, dûment recouvertes et percées de fenouil. Et puis, apparemment dans un geste qui pourrait porter à polémique, on ajouta un demi-verre de vin blanc, sicilien je crois. Et voilà, tout la pièce respirait la mer et le soleil. Au bas de mes fenêtres, je pensais voir la piscine verte, et au-delà les Ambiers, et le phare du Rouveau. Lorsqu’elles furent disposées à être mangées, par une manœuvre rendue délicate par l’absence d’outils appropriés, on fit glisser les truites sur le riz, qu’il s’imbibe de jus, et on ajouta les courgettes, bouillies.
Le lendemain, je remettais ça. J’avais acheté un bout de jambe, celui d’un agneau, à Chorlton, Manchester, et nous le préparâmes à la méthode Malcolm, un grand classique en guise de cuisine familiale, entaillé sous la peau et dans la chair, et là incrusté de morceaux d’ail. Je parsemai mon bout de viande de thym, non le mien qui comme son homologue marin est bon mais quelque peu laid, mais celui que ma grand-mère m'avait donné– ayant pitié sans doute de mes récoltes. Ah j’ai bien mangé. Et puis pour parfaire les choses, nous bûmes du bourgogne, ce qui change du BIG AUSSIE.
Il est indéniable que le temps est bien meilleur à Liverpool qu’à Manchester. Les nuages ayant traversé l’Irlande, galopent rapides à l’intérieur des terres, s’effaçant des côtes à intervalles irréguliers pour rejoindre le bas du Peak district, la plaine mancunienne où ils s’arrêtent alors contents, bas sur les toits. Néanmoins, force est de constater qu’entre le climat provençal et le ciel de Liverpool, la différence reste grande. Aussi, pour me rappeler sinon mon pays, celui de ma mère, j’ai conduit avec moi, à l’octobre 2006, un sac bourré d’herbes cueillies au bas des collines, à Sanary-sur-mer, là où les intérêts de l’immobilier ne prévalent pas encore. J’avais pris le vélo de course de mon oncle Gérard. Je n’étais pas monté sur un vélo depuis bien longtemps, je crois que cela remontait à peut-être cinq ans, du côté de Montparnasse, et j’en étais tombé. J’ai donc eu mal aux mollets ; pourtant je ne suis allé ni trop loin, ni trop haut ; et puis j’ai eu mal aux fesses, après. Dans ma belle voiture, la sanaryenne du garage des estivales, j’ai remonté l’Angleterre dans une forte odeur de fenouil. Il n’est pas très beau, parce que c’était déjà la fin du mois de septembre, et cette année là il pleuvait, un peu. Mais il sent bon. Le fenouil, pour ce que j’en sais, accommode avant tout bienheureusement le poisson. Toute ma jeunesse durant, j’ai refusé obstinément, parfois à mes risques et périls, de manger du poisson. Et puis j’en suis revenu. J’ai à ce sujet une théorie, que j’ai relatée à mon invité, qui s’est aussitôt exclamé que ah, le poisson nature avec une simple noix de beurre ou un mince filet d’huile d’olive, c’est ainsi qu’il convient de l’apprêter... On a donc préparé les deux truites que j’avais achetées à Marks & Spencers avec économie. C’était samedi midi. Il y avait même un rayon de soleil. Mon père s’en est occupé, car je ne cuisine jamais de poisson; je garde juste le fenouil au cas où, pour m'y frotter parfois les narines avec volupté.
Dans une poêle, il déposa les deux bêtes, dûment recouvertes et percées de fenouil. Et puis, apparemment dans un geste qui pourrait porter à polémique, on ajouta un demi-verre de vin blanc, sicilien je crois. Et voilà, tout la pièce respirait la mer et le soleil. Au bas de mes fenêtres, je pensais voir la piscine verte, et au-delà les Ambiers, et le phare du Rouveau. Lorsqu’elles furent disposées à être mangées, par une manœuvre rendue délicate par l’absence d’outils appropriés, on fit glisser les truites sur le riz, qu’il s’imbibe de jus, et on ajouta les courgettes, bouillies.
Le lendemain, je remettais ça. J’avais acheté un bout de jambe, celui d’un agneau, à Chorlton, Manchester, et nous le préparâmes à la méthode Malcolm, un grand classique en guise de cuisine familiale, entaillé sous la peau et dans la chair, et là incrusté de morceaux d’ail. Je parsemai mon bout de viande de thym, non le mien qui comme son homologue marin est bon mais quelque peu laid, mais celui que ma grand-mère m'avait donné– ayant pitié sans doute de mes récoltes. Ah j’ai bien mangé. Et puis pour parfaire les choses, nous bûmes du bourgogne, ce qui change du BIG AUSSIE.
mercredi 14 février 2007
L'Italie de loin
L'italie de loin
J’ai toujours eu de terribles préjugés sur les restaurants italiens en Angleterre. Enfin je dis en Angleterre, mais ça vaut aussi pour le pays de Galles, où j’ai récemment mangé un des plus mauvais repas de ma vie – mais je laisse la réflexion se prolonger encore quelque peu sur ce moment fondateur – et l’Ecosse, où je dois avouer avoir été impressionné il y a peut-être deux ans par des moules cuisinées dans un rouge bouillon de tomates et oignons – de la tablée deux d’entre nous avaient opté pour une entrée, et mon voisin m’assura que ses moules à la crème étaient un régal, d’ailleurs à la vue j’étais jaloux – et une pizza parfaite dans cette bonne ville de Glasgow, que j’avais il y a six mois seulement désignée comme l’élue de mon cœur aventurier – je ne fais pas d’aventures hors de l’Europe pour le moment.
Je ne suis pas retourné à Glasgow, personne ne voulait m’y employer alors merde. Mais quand j’étais petit, il me semble bien avoir été dans au moins un restaurant non loin de la Tyne, qui existe toujours d’ailleurs, ce n’est pas dans Grey Street, mais la rue qui tombe parallèle et tournante sur le fleuve. Et c’était pas bon, non, je me souviens que ce n’était pas bon. Les habitants du Nord de l’Angleterre, pour la plupart, certainement il y a quinze ans ne connaissaient guère la cuisine continentale. Je n’inclus pas mon père naturellement, même si après tout il doit être tenu responsable, c’est lui qui m’avait traîné là. Il paya rudement la mauvaise adresse, car je nous amenais par la suite capricieusement et pendant de nombreuses années à « pizza hut », avant que ce goût ne passe. Presque. Bref. Avec un nom exotique, à consonance italienne, on pouvait faire ingurgiter les plats les plus infâmes aux béotiens de mon second pays. Les temps ont changé, le pays s’est, en partie, enrichi, et des hordes de cadres parfumés gagnant véritablement des sommes stupéfiantes pour nous autres derrière le masque de leur persona poursuivent le soir leur vie palpitante dans d’innombrables restaurants aux menus plus invraisemblablement chers les uns que les autres. Les restaurants italiens, entre autres, font leur affaire, et on en trouve sans difficulté. Bien entendu, je suis toujours rétif à l’idée de manger dans un restaurant italien dans cette contrée, mais il se trouve que l’offre culinaire à Chorlton, pour ce qui concerne les restaurateurs car on trouve des bouchers dans ce quartier et même, grand luxe de Manchester, un poissonnier, reste limitée ; comme samedi affichait une heure, et que je n’avais pas mangé la veille au soir, pour des raisons totalement indépendantes de ma volonté et dont la lourde responsabilité repose sur des épaules autres que les miennes, je ne pensais qu’à manger en cette belle matinée, j’en avais rêvé, pour dire vrai, toute la nuit. Or nous nous souvînmes qu’un restaurant d’appellation italienne nous avait été recommandé par le passé, nous l’avions cherché un temps sans succès. Rien d’étonnant à cela, c’est de loin une courbe blanche qui laisse présager un grand « fish and chips », ou des bureaux d’experts-comptables anonymes. Affamé, je remarque un signe bleuté, « chroma », au dessus de la véranda blanche aux vitres obscures. J’ai entendu depuis de sources populaires qu’il s’agissait d’une chaîne. Une chaîne limitée, que m’a-t-on dit déjà, deux restaurants à Manchester, et un à Boston ? Une connexion exécutive avec Pizza express ? Quoiqu’il en soit, l’intérieur est spacieux, des poutres au plafond, beaucoup de blanc, des tables très neutres, nappes blanches, verres à vins au format classique, service sympathique… Le fait est que les restaurants britanniques peuvent être très bruyants, voilà, comme les pubs. Or manger dans les hurlements de ta conversation et bien ça coupe l’appétit.
Ici, c’est calme. En tous les cas un samedi à une heure. On nous propose une jolie place près de la baie vitrée qui donne sur la route. Son nom je ne le connais pas, mais d’où je me trouvais, j’apercevais le panneau de signalisation routière : tout droit, Fallowfield, à gauche, Trafford, à droite, interdit sauf pour les bus.
Donc, tout cela est bien beau, mais quid de la nourriture ? Et bien j’ai eu le plaisir de tomber sur un spécimen typique de l’effort hybride de la proposition italienne dans le Nord : des plats méditerranéens d’inspiration, guère plus italiens que vous ou moi, mais agréables au palet. En entrée une assiette limitée de charcuterie, salami, un tout petit peu de jambon de parme, du chorizo, deux tranches d’un très bon pain et des olives. On trouve aussi au menu des salades, assez diverses et semble-t-il réussies. Puis la pizza, l’exemple parlant d’une mutation pas trop ratée dans l’espace : la forme est ronde mais étroite, le tout tient dans une petite assiette à hors d’œuvres, mais la pâte sans être épaisse est ultra nourrissante. La garniture est italianisante, bouts de parmesan, ou légumes en tranches, jambon pour moi, et salade, de la roquette, un fragment de vérité dans un costume policé. Le tout est recouvert d’huile d’olive. Ce n’est pas mauvais. On se sent détendu, les prix sont loin d’être scandaleux. C’est très nouvelle bourgeoisie flexible – soit pas l’industrielle – et le menu le reflète, car si j’ai choisi la pizza ‘parma’, c’était bien la seule avec la marguerita à se revendiquer des parents, fussent-ils lointains ; pas de regina, de quatro stagioni, de pizza alla toscana, alla napoletana, calabrese, siciliana, non, mais à l’américaine, à la grecque, au poisson, ce genre de chose. Le vin au verre est honnête, relativement parlant, et j’ai pu avoir un véritable expresso à la fin du repas.
Je me félicite de cette avancée gastronomique, et je garde en mémoire à titre de comparaison une pizza berlinoise – l’Allemagne est l’autre pays pour lequel je nourris une méfiance ancienne envers ses greffes italiennes – observée cet été non loin de check point Charlie, avec stupeur, les piments placés entier sur une pâte matefaim, à moitié grillés à moitié crus, ayant déversé leur eau en deçà.
J’ai toujours eu de terribles préjugés sur les restaurants italiens en Angleterre. Enfin je dis en Angleterre, mais ça vaut aussi pour le pays de Galles, où j’ai récemment mangé un des plus mauvais repas de ma vie – mais je laisse la réflexion se prolonger encore quelque peu sur ce moment fondateur – et l’Ecosse, où je dois avouer avoir été impressionné il y a peut-être deux ans par des moules cuisinées dans un rouge bouillon de tomates et oignons – de la tablée deux d’entre nous avaient opté pour une entrée, et mon voisin m’assura que ses moules à la crème étaient un régal, d’ailleurs à la vue j’étais jaloux – et une pizza parfaite dans cette bonne ville de Glasgow, que j’avais il y a six mois seulement désignée comme l’élue de mon cœur aventurier – je ne fais pas d’aventures hors de l’Europe pour le moment.
Je ne suis pas retourné à Glasgow, personne ne voulait m’y employer alors merde. Mais quand j’étais petit, il me semble bien avoir été dans au moins un restaurant non loin de la Tyne, qui existe toujours d’ailleurs, ce n’est pas dans Grey Street, mais la rue qui tombe parallèle et tournante sur le fleuve. Et c’était pas bon, non, je me souviens que ce n’était pas bon. Les habitants du Nord de l’Angleterre, pour la plupart, certainement il y a quinze ans ne connaissaient guère la cuisine continentale. Je n’inclus pas mon père naturellement, même si après tout il doit être tenu responsable, c’est lui qui m’avait traîné là. Il paya rudement la mauvaise adresse, car je nous amenais par la suite capricieusement et pendant de nombreuses années à « pizza hut », avant que ce goût ne passe. Presque. Bref. Avec un nom exotique, à consonance italienne, on pouvait faire ingurgiter les plats les plus infâmes aux béotiens de mon second pays. Les temps ont changé, le pays s’est, en partie, enrichi, et des hordes de cadres parfumés gagnant véritablement des sommes stupéfiantes pour nous autres derrière le masque de leur persona poursuivent le soir leur vie palpitante dans d’innombrables restaurants aux menus plus invraisemblablement chers les uns que les autres. Les restaurants italiens, entre autres, font leur affaire, et on en trouve sans difficulté. Bien entendu, je suis toujours rétif à l’idée de manger dans un restaurant italien dans cette contrée, mais il se trouve que l’offre culinaire à Chorlton, pour ce qui concerne les restaurateurs car on trouve des bouchers dans ce quartier et même, grand luxe de Manchester, un poissonnier, reste limitée ; comme samedi affichait une heure, et que je n’avais pas mangé la veille au soir, pour des raisons totalement indépendantes de ma volonté et dont la lourde responsabilité repose sur des épaules autres que les miennes, je ne pensais qu’à manger en cette belle matinée, j’en avais rêvé, pour dire vrai, toute la nuit. Or nous nous souvînmes qu’un restaurant d’appellation italienne nous avait été recommandé par le passé, nous l’avions cherché un temps sans succès. Rien d’étonnant à cela, c’est de loin une courbe blanche qui laisse présager un grand « fish and chips », ou des bureaux d’experts-comptables anonymes. Affamé, je remarque un signe bleuté, « chroma », au dessus de la véranda blanche aux vitres obscures. J’ai entendu depuis de sources populaires qu’il s’agissait d’une chaîne. Une chaîne limitée, que m’a-t-on dit déjà, deux restaurants à Manchester, et un à Boston ? Une connexion exécutive avec Pizza express ? Quoiqu’il en soit, l’intérieur est spacieux, des poutres au plafond, beaucoup de blanc, des tables très neutres, nappes blanches, verres à vins au format classique, service sympathique… Le fait est que les restaurants britanniques peuvent être très bruyants, voilà, comme les pubs. Or manger dans les hurlements de ta conversation et bien ça coupe l’appétit.
Ici, c’est calme. En tous les cas un samedi à une heure. On nous propose une jolie place près de la baie vitrée qui donne sur la route. Son nom je ne le connais pas, mais d’où je me trouvais, j’apercevais le panneau de signalisation routière : tout droit, Fallowfield, à gauche, Trafford, à droite, interdit sauf pour les bus.
Donc, tout cela est bien beau, mais quid de la nourriture ? Et bien j’ai eu le plaisir de tomber sur un spécimen typique de l’effort hybride de la proposition italienne dans le Nord : des plats méditerranéens d’inspiration, guère plus italiens que vous ou moi, mais agréables au palet. En entrée une assiette limitée de charcuterie, salami, un tout petit peu de jambon de parme, du chorizo, deux tranches d’un très bon pain et des olives. On trouve aussi au menu des salades, assez diverses et semble-t-il réussies. Puis la pizza, l’exemple parlant d’une mutation pas trop ratée dans l’espace : la forme est ronde mais étroite, le tout tient dans une petite assiette à hors d’œuvres, mais la pâte sans être épaisse est ultra nourrissante. La garniture est italianisante, bouts de parmesan, ou légumes en tranches, jambon pour moi, et salade, de la roquette, un fragment de vérité dans un costume policé. Le tout est recouvert d’huile d’olive. Ce n’est pas mauvais. On se sent détendu, les prix sont loin d’être scandaleux. C’est très nouvelle bourgeoisie flexible – soit pas l’industrielle – et le menu le reflète, car si j’ai choisi la pizza ‘parma’, c’était bien la seule avec la marguerita à se revendiquer des parents, fussent-ils lointains ; pas de regina, de quatro stagioni, de pizza alla toscana, alla napoletana, calabrese, siciliana, non, mais à l’américaine, à la grecque, au poisson, ce genre de chose. Le vin au verre est honnête, relativement parlant, et j’ai pu avoir un véritable expresso à la fin du repas.
Je me félicite de cette avancée gastronomique, et je garde en mémoire à titre de comparaison une pizza berlinoise – l’Allemagne est l’autre pays pour lequel je nourris une méfiance ancienne envers ses greffes italiennes – observée cet été non loin de check point Charlie, avec stupeur, les piments placés entier sur une pâte matefaim, à moitié grillés à moitié crus, ayant déversé leur eau en deçà.
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mercredi 7 février 2007
Bangers and Mash.
Vers trois heures de l’après-midi, comme le ciel s’assombrissait déjà, les idées fumeuses et le cœur léger, mon journal épais sous le bras, je m’assis au « bar », un pub en vogue de Chorlton, ce quartier à la réputation artistique de Manchester, que Hulme aux dires de la rue serait en train de lui subtiliser à l’heure où j’écris, et je regardai le tableau noir. J’étais venu une fois, par le passé, au jour du seigneur, le dimanche que les fêtards débutent tardivement, bien après la clôture des messes matinales, raison pour laquelle la Grande-Bretagne a créée le « Sunday lunch », le repas dominical des restaurateurs offerts à bon prix de midi à sept heures. Les plats du jour tournaient autour du bœuf : genre steak sirloin avec des légumes… Je me méfiai, assez illogiquement, car j’étais déjà venu manger au bar au mois de décembre, et je restai sur une mauvaise impression tirée de deux tranches d’agneau alors qu’enrhumé je ne goûtais rien. Quoi de plus terrible que la perte du palet ? Bien des choses certainement, néanmoins, je la classe dans les grands indésirables. J’ai dû requérir de ma mère une oie pour ce noël, afin de surmonter la déception qu’entraîna un rhume malheureux en l’année 2004 alors que nous avions mis au four un membre de cette race exquise. Quoiqu’il en soit, j’optai ce dimanche pour un grand classique du menu, une clef de voûte de la cuisine britannique, le célèbre « Bangers and Mash ». Le plat consiste en des saucisses, britanniques, une traite en soi, du moins théoriquement, et de la purée, ou plutôt sa version pauvre, les « mash potatotes » soit des pommes de terre bouillies écrasées avec une noix de beurre. Personnellement, je préfère la purée ainsi, sans lait, quoique derrière les fourneaux je rajouterai immanquablement un demi pot de crème fraîche. Bref, le tout se doit de baigner dans une sauce brune, une « gravy » sanguine dans laquelle on a le bonheur de tremper l’ensemble. Une fois le journal parcouru, les « cafés latte » bus – l’Italie reste la référence marketing du café qui s’est tout de même indéniablement amélioré malgré ou peut-être grâce à l’invasion liquide de Starbuck - nos plats arrivèrent. Bien m’en avait pris de ne pas opter pour l’option végétarienne du jour ! Je dis cela en coin car de visu je m’enquérais, innocent, de la mangeabilité d’un étonnant filet de polenta enrobé de pâte servi avec ses petits légumes bouillis… Cela étant dit le végétarien est souvent accommodant avec sa gamelle dans la mesure où il n’y a pas de bouillon de porc dans la sauce ou autres tranches de jambons malicieusement conservés dans le croque monsieur belge. Par contre, mon plat, peu généreux aurais-je dis, arborait quatre belles saucisses brûlées à point (c'est-à-dire pas trop), sur une trop fine couche de purée. Les tubes de chair porcine s’avérèrent délicieux, véritablement, ce que l’on expliquera par leur origine fermière comme il était stipulé sur la carte, et j’oubliais un instant le manque de purée. Fameuse « bangers and mash » ! Je noyai le tout d’une pinte de « White Monk ». Et bientôt il était temps de repartir, de relancer la Peugeot 205 sur la M62 en direction de Liverpool et de mes nouveaux quartiers.
Vers trois heures de l’après-midi, comme le ciel s’assombrissait déjà, les idées fumeuses et le cœur léger, mon journal épais sous le bras, je m’assis au « bar », un pub en vogue de Chorlton, ce quartier à la réputation artistique de Manchester, que Hulme aux dires de la rue serait en train de lui subtiliser à l’heure où j’écris, et je regardai le tableau noir. J’étais venu une fois, par le passé, au jour du seigneur, le dimanche que les fêtards débutent tardivement, bien après la clôture des messes matinales, raison pour laquelle la Grande-Bretagne a créée le « Sunday lunch », le repas dominical des restaurateurs offerts à bon prix de midi à sept heures. Les plats du jour tournaient autour du bœuf : genre steak sirloin avec des légumes… Je me méfiai, assez illogiquement, car j’étais déjà venu manger au bar au mois de décembre, et je restai sur une mauvaise impression tirée de deux tranches d’agneau alors qu’enrhumé je ne goûtais rien. Quoi de plus terrible que la perte du palet ? Bien des choses certainement, néanmoins, je la classe dans les grands indésirables. J’ai dû requérir de ma mère une oie pour ce noël, afin de surmonter la déception qu’entraîna un rhume malheureux en l’année 2004 alors que nous avions mis au four un membre de cette race exquise. Quoiqu’il en soit, j’optai ce dimanche pour un grand classique du menu, une clef de voûte de la cuisine britannique, le célèbre « Bangers and Mash ». Le plat consiste en des saucisses, britanniques, une traite en soi, du moins théoriquement, et de la purée, ou plutôt sa version pauvre, les « mash potatotes » soit des pommes de terre bouillies écrasées avec une noix de beurre. Personnellement, je préfère la purée ainsi, sans lait, quoique derrière les fourneaux je rajouterai immanquablement un demi pot de crème fraîche. Bref, le tout se doit de baigner dans une sauce brune, une « gravy » sanguine dans laquelle on a le bonheur de tremper l’ensemble. Une fois le journal parcouru, les « cafés latte » bus – l’Italie reste la référence marketing du café qui s’est tout de même indéniablement amélioré malgré ou peut-être grâce à l’invasion liquide de Starbuck - nos plats arrivèrent. Bien m’en avait pris de ne pas opter pour l’option végétarienne du jour ! Je dis cela en coin car de visu je m’enquérais, innocent, de la mangeabilité d’un étonnant filet de polenta enrobé de pâte servi avec ses petits légumes bouillis… Cela étant dit le végétarien est souvent accommodant avec sa gamelle dans la mesure où il n’y a pas de bouillon de porc dans la sauce ou autres tranches de jambons malicieusement conservés dans le croque monsieur belge. Par contre, mon plat, peu généreux aurais-je dis, arborait quatre belles saucisses brûlées à point (c'est-à-dire pas trop), sur une trop fine couche de purée. Les tubes de chair porcine s’avérèrent délicieux, véritablement, ce que l’on expliquera par leur origine fermière comme il était stipulé sur la carte, et j’oubliais un instant le manque de purée. Fameuse « bangers and mash » ! Je noyai le tout d’une pinte de « White Monk ». Et bientôt il était temps de repartir, de relancer la Peugeot 205 sur la M62 en direction de Liverpool et de mes nouveaux quartiers.
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