Le café restaurant de Northern Stage, une compagnie de production théâtrale dont les locaux et les scènes jouxtent les bâtiments distingués de l’université de Newcastle, vient de réouvrir à l’étage plutôt qu’au dessous, là où il demeurait auparavant, soit de plain pied sur la promenade menant à l’arche d’entrée de l’université qui se trouve en fait quelque peu en hauteur par rapport à la grande route que quelqu’un a finement jugé bon de construire il y a une quarantaine d’années, et qui va longer en bifurquant radicalement sur la gauche à une cinquantaine de mètre Haymarket et la pointe élevée de la rue commerciale, piétonne comme il se doit. J’ai vu deux spectacles en ces lieux : un concert de jazz il y a peut-être quinze ans, j’en ai un souvenir très vague, un orchestre, sunny side of the street, et puis Cat on a Hot Tin roof, à l’époque où ma cousine Katy finissait ses études de médecine. Par ailleurs, j’y ai déjeuné par le passé, avant le longuet remodelage, une fois, je ne sais plus ce que je mangeai, accompagné d’un verre de vin, à midi.
Mais nous y sommes retourné vendredi dernier. C’était plein, nous avons hérité du sofa d’attente. J’ai commandé un large verre de vin rouge, c'est-à-dire un pichet dans un verre, et nous avons pu constater que le menu propose désormais des tapas. C’est une sorte de bar espagnol, mais anglais.
Inspiré, j’ai évité le menu, et opté pour un des plats du jour, lamb kofta with pita and salad. Cinq livres. Notez, ce n’est pas moi qui payais, et j’ai pris ce qu’il y avait de plus cher au menu : c’est des tapas, donc, il suffit de choisir dans le menu, comme mon père, une assiette de chorizo, et puis un peu de pain, pour se retrouver avec rien à bouffer, une note hypertrophiante, du moins potentiellement, si vous avez vraiment faim, ce qui n’est pas le cas de Gee senior qui mange très peu à midi, pour des raisons obscures, « la cantine de l’université est infâme » « je n’ai pas le temps », ce qui pourrait me porter à interroger mes propres raisons pour, du moins par le passé, même si je ne peux m’empêcher de cultiver l’habitude, esquiver totalement le repas de midi, ce qui impliquait, puisque je n’avale jamais rien le matin sinon un café ou une théière, sauf dans les rares occasions ou j’avale les saucisses le boudin noir les toasts l’œuf les baked beans et la tomate trop cuite, une série de vingt-quatre heures quotidienne sans manger.. Je me souviens à ce propos d’un désir de carême étendu, un mois sans manger, de quoi attraper le scorbut…
Mais lorsqu’il fait beau, que je suis dans la peau du visiteur touristique professionnel, et oui, et bien je me laisse facilement tenter, et je choisis cette belle assiette, contenant deux koftas, surmontés de crème, quatre pitas, et une salade qui a tout pour me plaire parce qu’elle contient beaucoup d’oignions crus. En vérité, il n’y avait pas quoi faire un banquet, mais sans doute le soleil aidant, j’ai mis une éternité à finir ce plat de la mouvance méditerranéenne britannique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire