mardi 29 mai 2007

Le velouté de champignons industriel

Il y a quelques mois, je me suis mis à manger assez régulièrement des veloutés aux champignons en conserve de Marks & Spencers. Ca coûte six francs. C’est très bon. Nous avons eu une période de grande chaleur au mois d’avril, et j’ai abandonné les soupes. L’été est arrivé, un froid glacial a envahi la ville, et le coup du printemps que j’avais cru esquivé m’est tombé dessus : je suis enrhumé. Aussi, passant faire mes courses à Tesco, qui vient récemment d’annoncer des bénéfices records et qui s’affiche comme le plus dynamique des supermarchés britanniques, voyant une crème de champignons en conserve, et ne pouvant aller à M & S tous les jours pour des raisons de distance et de finance, je me suis dit, pour quatre francs, il faut certes l’ouvrir avec un ouvre-boîte, mais après tout j’en ai un, j’essaye.
J’ai ouvert ce midi ma boîte, scruté aussitôt avec méfiance l’intérieur, et ai vidé dans une casserole le contenu en forme de gelée grise, sans odeur. Réchauffée, la chose est devenue fluide. J’ai goûté quelques cuillers d’un liquide visqueux au goût de caoutchouc.

samedi 26 mai 2007

Food club

Je suis allé à un « food club » à Chorlton-cum-Hardy, Manchester. Rien de bien formel, en fait, nous étions invités à manger chez Jeanne, qui avait elle-même invité mon ami Yuri à cuisiner. Enfin, c’est ce que l’on nous avait dit. On nous avait aussi garanti un repas végétarien, ce qui n’était pas pour m’emballer, évidemment. Dans l’après-midi, alors que je faisais vibrer mes poumons pour un autre bon ami, Pierre, musicien, et parisien expatrié à Londres qui conserve en toutes occasions un détachement mélancolique, on nous informait que, d’une part, le repas ne serait pas végétarien, j’exultais, et que, d’autre part, il fallait que chaque invité amenât un plat cuisiné ou à cuisiner. Je refusais aussitôt. Une invitation qui se transforme en participation inopinée, non merci.
Nous hésitâmes, puis, sur les coups de neuf heures, nous y débarquions. J’arrivai pour ma part les mains vides, mais cela passa inaperçu tant il y avait de nourriture. Nous avions une heure de retard, mais les premiers plats n’avaient pas encore été servis. C’était donc parfait. L’enchaînement progressif des efforts de chacun, une vingtaine de personnes ce soir là, permet au gourmet de se délecter bouchées par bouchées, et de goûter un mini-gueleton populaire, gratis. J’ai retenu dans l’ordre, sans les détails exacts de tous les plats, des crevettes dans une sauce piquante, une salade de riz tiède, un couscous tiède aux mangetouts champignons et poivrons, une salade aux artichauts, avocat et tomates cerise, un strogonoff ou stroganoff de dinde, curieux, une paëlla, de la bruschetta aux tomates séchées et halumi, des aubergines en forme de pyramides comprenant des poivrons, de l’halumi et du basilic, des scones aux oignons, fromage et poivre de cayenne, et enfin, du « monkfish », de la lotte grillée, absolument délicieuse.