mercredi 27 février 2008

Mauvaise main

Risotto au poulet, champignon, oignon, ail, paprika, coriandre, poivre, concentré de légume en poudre, brocoli, tomates, parmesan : immangeable. En plus j’en ai fait trois tonnes.

mardi 26 février 2008

Foie au gourmet club

Il y avait gourmet club à Chorlton, et comme le titre ne m’inspirait pas (j’aime bien que les choses soient un peu plus précises, par exemple, « gourmet club américain », ou « club gourmand néerlandais »), j’avais décidé de faire du foie d’agneau, ce qui est débile parce que je crois que je n’aime pas ça. Enfin, c’était l’occasion de retenter. Sauf que j’ai dû participer à la confection d’une bruschetta (c’est pas du tout la saison mais bon…), et qu’il y avait du monde, beaucoup de monde, et donc beaucoup de plats : une quiche au brocoli, des sushis végétariens, un ragoût à la saucisse, du pain au thym, du riz à quelque chose, des pâtes aux légumes, le plat surprise de Tim Warren avec des Yorkshire puddings que je n’ai pas vu finalement, des fraises, et encore d’autres délices qui m’échappent. J’ai laissé le foie, ou plutôt les foies, dans le frigo, pour les amateurs.

samedi 23 février 2008

Joseph Wright of Derby

J’ai fait un bon squash ce matin, contre Andrew de Nottingham. Je commence à taper vraiment fort dans la balle, je pense que c’est encourageant. Pour me requinquer, et attendu que nous sommes samedi midi, je prépare un risotto britannique, aux oignons, bacon, ail, concentré de légumes en poudre, coriandre, poivre et parmesan. Je bois un peu de Côte du Rhône pour l’accompagner (2 pour 3 chez Tesco, aussi j’ai pu m’acheter ces bouteilles à 5 livres plutôt que le vin de table français habituel à 2 livres 50 – premier prix du magasin). Bientôt, j’irai voir Joseph Wright of Derby au Walker, l’exposition s’achevant demain.

mardi 19 février 2008

Poisson, viande, Paris et à côté.

C’est le classico, pourrais-je dire : le court séjour à Paris toute gueule dehors. Que j’aime m’écarter des lieux qui m’entourent, pour aller savourer ceux-là même que j’avais abandonnés (futilité de tout cela, Sénèque, bac latin 1996, tout appris par cœur pour compenser ma totale incompétence linguistique, dans une sorte de redoublement ironique, ou pathétique). L’art H, place St Marthe, pavé de dorade, pyramide de riz sans intérêt. C’est petit cet endroit, et je n’ai pas été très convaincu. Cependant, je pense que l’indication procédurière de l’ami critique culinaire de William Hesketh, opérant à NYC, USA, recommandant la visite répétée d’un établissement avant le verdict, peut s’appliquer à ce restaurant – le porc des voisins avec pâtes avait pas l’air dégueu. ..Le soir, les paupiettes à la provençale de maman, imbattable. Samedi, terrine de campagne, souris d’agneau et aligot. Dimanche, pâté de lapin, escalopes de veau et jardinière de légumes, plateau de fromage (camembert d’Isigny Sainte Mère, roquefort, chèvre) ; lundi, enfin, saumon fumé, et spaguetti bolognaise version Gabriel avec du Tandoori, pas mal. Et alors que Liverpool butte à Anfield sur un Inter Milan réduit à dix, ah non pardon, je viens d’entendre Gerry Hurler, 1 0, je mange du porc dans une sauce préparée, bof, et des Chamonix orange, mi dispiace, 2 0

mercredi 13 février 2008

« The Oxford Companion to Food »

Je me suis encore laissé tenter, et j’ai acheté deux gros livres aux soldes d’Oxford University Press. « Shaping the Nation ; England 1360-1461 », d’un certain Gerald Harriss, que je suis sans doute pas prêt de lire, et « The Oxford Companion to Food », un énorme bouquin (moitié prix) de Alan Davidson (enfin il y a un très grand nombre de contributeurs, c’est un peu comme un encyclopédie), qui est une sorte de dictionnaire anglais de la bouffe mondiale.
J’ouvre au hasard, et je lis par exemple la note sur la chartreuse, apparemment un plat français de perdrix au chou ; le chateaubriand, bouchers français et américains ne sont pas d’accord sur la taille et la coupe de la pièce (plus gros chez les américains) ; et enfin le chaud-froid, je passe sur les polémiques qui entourent l’origine du plat comme du nom pour en venir à l’essentiel :

« Giving instances of the lavish hand with which Escoffier dedicated dishes to people, Shaw (1994) remarks that ‘the aptly named ‘chaud-froid Félix Faure’ commemorates the French President who in 1899 died suddenly at the Elysée while making love to his mistress, Madame Steinhel’» (Philip & Mary Hyman).

lundi 11 février 2008

Vanzetti, Chorlton, Manchester

Ah ! Niché au cœur de cette longue métaphore filée que semble poursuivre, du moins en partie, ce journal culinaire, et que certains de ses lecteurs les plus assidus – ils ne sont pas nombreux – n’auront pas manqué de remarquer, et qui vient inlassablement relancer ce désir profondément ancré dans mon inconscient, imprimer à nouveau ces marques indélébiles de ma jeunesse, Vanzetti, petit restaurant ayant enseigne sur Wilbraham Road à Chorlton cum Hardy, dans le Lancashire, est venu ce samedi joliment me repaître de l’inefficacité légendaire des restaurants italiens britanniques. Peut-être aurez-vous noté, silencieux lecteur, que la dernière fois que j’eus le malheur d’entrer dans un tel établissement, c’était à Londres, dans des conditions particulières, et je mangeai comme un roi. Mais cette fois, the odds were back on the track, et malgré un menu honorable, une vilaine devanture – un flou grisâtre qui est à la mode et qui ne doit pas influencer le gourmet, Palmiro, non loin, possède le même front repoussant, mais produit pourtant une belle cuisine italienne –, il me fallut une heure, une heure entière, dans une salle avec quarante clients, et au moins trois cuisiniers – les cuisines ouvertes sont à la mode aussi, d’ailleurs, à dix mètres, on trouve à l’étage un sérieux concurrent de Vanzetti, le nom m’échappe - , ayant renoncé après une demi-heure à prendre une entrée – mon choix portait sur des calamari fritti dont je ne peux rapporter la qualité, tant pis –, une heure donc pour obtenir, à moitié ivre car j’avais englouti à ce stade l’essentiel de la bouteille de vin, une pizza qui sans pouvoir rivaliser avec la sincère médiocrité de ce bouge berlinois (voir "l'Italie de loin", février 2007), vint combler avec aisance mes a priori les plus ambigus. C’est d’ailleurs un sujet à part entière que je ne traiterai pas ici : ce n’est pas que fondamentalement ce soit mauvais, mais ça ressemble plus à une galette de blé horriblement assortie qu’à la pizza italienne, qu’elle soit de Naples, de Rome, ou même une pissaladière de Provence. C’est la pizza britannique, loin du tout organique tant cité dans les journaux locaux, avec une pâte indépendante et un sourire faux comme une fin du spectacle au théâtre André Malraux.

lundi 4 février 2008

L’agneau de Nouvelle Zélande

Ce dimanche, je suis allé regarder le rugby (France Ecosse, Murrayfield 27-6) au ‘fly in the loaf’, Hardman Street. Peu d’adeptes pour cette rencontre à Liverpool ; ils ne sont pas très rugby de toute façon dans ce pays. J’y ai rencontré un français, en échange de Lyon, planning urbain. J’ai bu pas mal de bières : ce pub est réputé pour son choix de bitter. On peut aussi y manger d’ailleurs. Le français et son collègue, un gars de Liverpool aussi en planning urbain, ont pris respectivement des spaghetti bolognaise et carbonara. Ils servent les pâtes dans des immenses soucoupes, pour t’impressionner. Enfin, c’est pas cher, et c’était peut-être bon.
De retour dans mes pénates, j’ai pour ma part préparé une demi épaule d’agneau de Nouvelle Zélande (1 livre 90) à l’ail, avec un oignon, trois champignons, et du couscous. J’accommode le peu qui m’en reste ce soir de la façon suivante : haricots verts blanchis puis revenus avec les bouts de viande, ail, chili powder, et tomates, servi sur des fresini.