vendredi 5 octobre 2007

Valvona & Crolla

Pour l’anniversaire de mon père, à la fin du mois d’août de l’année 2007, j’ai quitté la Méditerranée, la plage et le soleil, pour gagner le Nord, sec et frais, et Newcastle-upon-Tyne. Le soir même, Malcolm avait préparé un canard, entier, servi avec des légumes, que l’on accompagna d’un St Julien 1998.
Le lendemain, nous gagnions Edinburgh par le train.
Il faut compter une heure et quarante minutes pour gagner Edinburgh de Newcastle par le train. Pour une raison obscure et ancienne, je suis resté persuadé pendant longtemps qu’il fallait trois longues heures pour accomplir ce trajet. Mais cette fois je suis convaincu. Comme le paysage est absorbant, bordant la mer, par grand beau temps, c’est à peine si j’ai eu le temps de lire, Il cane di terracotta, de Andrea Camilleri, un livre que je parcours actuellement quand la matinée est légère, et qui accompagnait un très sérieux Nuit-Saint-Georges 1998, et un Corton 1999, qui m’attendaient depuis mon propre anniversaire plus tôt dans le mois.
C’était la fin du festival. On a visité l’exposition Warhol. Et puis on est allé manger dans le restaurant établi de la fameuse épicerie italienne Valvona & Crolla. Au premier étage, au milieu de personnes bien habillées, de jolis serveurs, avec un petit rayon de soleil, nous avons pu goûter au difficile alliage des produits du nord avec une cuisine méditerranéenne résolue. Après quelques olives, je mangeai un steak de cerf à point sur son lit de légumes : haricot, betteraves (si si…) C’était très bon, surtout la viande, les légumes craquants, et très cher.
L’épicerie en soi est un long couloir, qui se trouve à une quinzaine de minutes à pied du restaurant. Les produits sont étagés jusqu’au plafond à bien trois mètres de hauteur. C’est dur de ne pas se laisser tenter. Je suis toutefois resté sage, et je n’ai mis dans ma besace que des orechiette, un paquet de pâtes qui forment de larges boucles (chez la molisana), et des biscuits secs, contucci di mandorla, pour poser au bord des tasses à café.
Le soir, avant de repartir, on avait évoqué l’idée de manger au Oyster bar . Mais sortant d’une petite salle des galeries nationales abritant sept tableaux pour les sept sacrements de Poussin, je tombais sur mon ami Ruairidh, en artiste bohême, qui revenait à peine d’un long séjour en Inde, et qui cherchait les toilettes. Il apparut qu’il s’efforçait cette semaine de gagner trois sous en découpant aux ciseaux les profils des touristes devant le musée. Je parvins à le récupérer, et nous allâmes boire une Guiness ou deux dans la ville médiévale. Le temps avait filé, et quand j’arrivai au Café Royal, il était trop tard pour s’attabler. Aussi, à la gare, j’ai commandé un Whopper with cheese, pour assurer mon dîner et le maintien des traditions.

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