jeudi 1 novembre 2007

L’échappée, sandwicherie des tabliers blancs, Paris, 19e

J’ai pris l’avion le jeudi soir, après le travail. J’ai aperçu la Tour Eiffel dans la nuit, et j’ai discuté avec un homme d’affaire bavard qui se désolait des études de sa fille - histoire de l’art et droit - aujourd’hui en thèse à Miami. Comme c’était la grève des transports, ma mère est venue me chercher. En arrivant à la maison, nous avons mangé des pizzas faites par le monsieur italien qui s’était installé il y a vingt ans dans une des petites cours de la place de l’église à Rueil-Malmaison avant de s’agrandir il y a quelques années et d’ouvrir une nouvelle boutique place de la Mairie mais lui avait disparu et le retour de ce marchand originel dans la petite cour originelle mais sur la gauche plutôt que la droite en rentrant correspond à l’agrandissement cette année de la boutique place de la mairie suite semble-t-il bien clairement cette fois à un changement de mains qui a ajouté au traiteur un restaurant qu’on m’a dit décevant car il ne vend pas les produits de l’échoppe.
Le lendemain, une frisée aux lardons. Le soir des paupiettes de veau à la niçoise. C’est moi qui cuisinais et ça ne valait pas la version maternelle.
Samedi, encore une frisée, et puis je suis allé à Paris. Le soir j’ai mangé une assiette de riz avec du beurre, du sel et du poivre, chez mes amis Marthe et Vincent, qui n’en peuvent plus de faire à bouffer j’ai l’impression. Heureusement, j’avais ramené du vin.
Dimanche, il faisait toujours un temps magnifique, et nous avons mangé un rôti de veau aux cèpes. Le soir, Sylvain m’a proposé chez Camille d’aller se faire un petit resto, un tibétain ou un russe qu’il ne connaissait pas, et j’étais encore si bien nourri que j’ai dû m’excuser.
Enfin mardi, je devais me rendre à Paris, et j’en ai profité pour jeter un œil et une langue sur le passe-temps de mes amis Marthe et Vincent, et de leur amie Mona, qui viennent d’ouvrir une sandwicherie bio rue d’Hautepoul dans le 19e arrondissement à Paris. Christophe a fait tourner la voiture de ses parents sur le périphérique, et nous sommes arrivés dans le quartier juif au dessus des Buttes de Chaumont.
Pour une sandwicherie c’est plutôt class.
Ils ont apparemment trimés comme des malades tout l’été pour rénover les lieux, pendant que je me goiffrais dans les Pyrénées, de rien du tout à un ensemble lumineux aux murs jaunes, ouvert sur l’extérieur mais relativement bien protégé de la rue. On entre, et tout de suite, on fait face aux amis, qui guettent le chaland derrière une petite vitrine où sont habilement disposées les offres toujours changeantes de leur établissement. Alors on se dit bonjour, et je note que l’endroit est extrêmement propre : pour un endroit qui fait dans le bio, il faut tout de même le noter, on ne sait jamais dans quelle direction les parallèles peuvent nous mener. Car en effet, une des particularités de l’endroit, outre la gestion du personnel par le personnel, c’est la garantie profondément organique des produits comme on dirait par un saisissant barbarisme anglais français. Du pain aux légumes, de la viande au fromage, des laitages au cidre du père Denis au jus d’orange marocain, on mange des produits au pedigree redoutable. Je choisis dans la petite vitrine, une tarte au poireau (3E50), à la pâte brunâtre nourrissante, que je fais précéder d’une soupe (2E50), mit croutons, tout à fait délicieuse, avant de me faire offrir après la visite des lieux en tant que visiteur de marque – je peux ici garantir la propreté impeccable des cuisines, qui n’abritent pas une chèvre ou quelques porcs dans un tas de fumier immonde duquel la SCOP tirerait ses bénéfices vendus aux clients – un bout de brie, frais, épatant, et un fair café certainement. Mes regrets alors que je descendais la rue des Pyrénées : l’absence de une ou deux feuilles de salade avec ma tarte, car une tarte, ou une quiche, sans salade, c’est un peu comme un rateau sans feuilles, et ne pas avoir goûté le pinard (3E50 le verre), qui a l’air redoutable.

2 commentaires:

Anne-Laure a dit…

Comme
un crumble sans custard
ou
des vacances sans soleil
ou
un motard sans cuir
...

Gustave Norman Grid a dit…

une pelle sans brouette
ou
une dinde sans gravy
...