samedi 29 novembre 2008

6 – 3 ‘Chicken Goujon’ et riz aux légumes

Une soirée convaincante à la maison et donc repas au Blackburne Arms. J’économise trois sous en voyant mon adversaire quitter les lieux furieux aussitôt la partie terminée. Beignets de poulet caramélisés et riz aux légumes croquants, on put même manger les assiettes des absents le forfait nous y enjoignant.

lundi 24 novembre 2008

Tourte au chou



Expert en pâtes de Chorlton (assistant)
Tourte au chou











1 pâte brisée (250g de farine, 125g de beurre, 1 jaune d'oeuf pour mélanger et 1 pour dorer le dessus, pincée de sel, un peu d'eau)
1 demi chou coupé en lamelles et pré-cuit à l'eau (une bonne demi-heure)
3 oeufs durs,
1 demi oignon,
6 champignons,
poivre,
40/45 minutes au four (180 dc)

samedi 22 novembre 2008

Choux farci, brulé...


Même arrosé copieusement de vin blanc, je n'arrive pas à ne pas bruler ce plat. Pas mauvais quand même.

vendredi 21 novembre 2008

6 – 2 sandwiches et wedges

En déplacement contre Chester Rugby Club 7, dans la pénombre désormais glacée du nord-ouest côtier, nous mîmes une bonne heure pour gagner au-delà du pont de Runcorn un hôtel plutôt luxueux, doté d’un complexe sportif comportant deux courts de squash que l’équipe adverse loue pour accueillir les rencontres du jeudi. On joue au bord de la piscine et du jacuzzi. Repas typique : petit sandwiches en triangle britannique dont les lecteurs assidus savent combien je les apprécie, et frites ketchup, de bonne facture néanmoins. J’ai aussi reçu un bon conseil de Mark, véritable liverpudlien et matcheur, n’abandonnant jamais, qui relégué cette semaine dans l’équipe de Liverpool University 2 jouait en première position, contre un jeune homme (disons, de mon âge), souple et affûté. Après une série de matchs perdus pour l’équipe 1, il était très remonté, et m’a confié après coup qu’il s’était entièrement concentré sur la victoire (il est plutôt très mauvais perdant aussi), et sur les chaussettes blanches et hautes de son adversaire où l’on pouvait lire LFC, une bien mauvaise idée en l’occurrence, faisant à sa vue aussitôt affleurer tout au long de la partie, courte, chez l’homme de West Derby le message subliminal : « Hate, Hate, Win, Win ».

jeudi 20 novembre 2008

Oriental Bamboo, Rose, et Pearl

Par la suite, la nourriture va s’effacer du récit, résolue par un paradigme oriental. Jacques Revel se réfugie pour le reste de son séjour dans l’un des trois ‘restaurants frères’, l’Oriental Bamboo, l’Oriental Rose, et l’Oriental Pearl, échappant ainsi à la fois à la ville de Bleston, et à l’une de ses manifestations sordides, sa cuisine. Poursuivant toujours la doublure de ce repas initiatique du livre policier le Meurtre de Bleston, il rappelle que son premier repas à l’Oriental Bamboo fut en compagnie de son collègue James Jenkins, qu’on devine déjà par là entouré d’un sombre halo, repas où il commanda les mêmes plats que le détective Barnaby Morton, mangeant avec le joueur de cricket Johnny Winn, la veille de son assassinat dans la cathédrale. Nous prenons ici encore à la fin d’une très longue phrase explicative et à la clôture du paragraphe :

« … l’Oriental Bamboo, l’Oriental Rose, sur la place de l’Hôtel-de-Ville, et l’Oriental Pearl sur celle de la Nouvelle Cathédrale, … m’ont servi de refuge à peu près hebdomadaire contre la fadeur enlisante des nourritures de Bleston, pendant ces sept mois je n’ai eu que trop le temps de faire le tour de leurs spécialités, mais surtout parce que, songeant à ce récit, je m’efforçais de le reconstituer, le menu de ce repas du 6 novembre : potage aux œufs, canard aux ananas, sablés et non létchys que j’avais commandé alors, comme Barnaby Morton dans les premières pages du Meurtre de Bleston, mais qui manquaient » (Butor p. 112).

mardi 18 novembre 2008

Westmorland Farm Shop


Un des avantages d'utiliser, pour se rendre de Liverpool à Newcastle, ou de Newcastle à Liverpool, la M6 et l'angle presque droit de Carlisle, c'est outre l'incompablement plus appréciable beauté du paysage, et l'absence de périphériques épuisants et repoussants (Manchester, Leeds), la possibilité pour le voyageur de s'arrêter sur l'autoroute au nord du Lake District à la Westmorland Farm Shop, apparemment la seule station de repos de Grande Bretagne en la possession d'une famille active dans l'épicerie fine. Les rayons sont magnifiques, et si l'on évite les innombrables tentations en pot, on peut acheter pour des prix raisonnables de la viande de première qualité, du fromage (tout cela local), du pain bio, et même des légumes, ainsi ce choux superbe qui va me nourrir pendant une semaine.

mardi 11 novembre 2008

L’Oriental Bamboo

C’est après avoir visité une nouvelle fois l’ancienne cathédrale, et écouté attentivement les explications d’un ecclésiastique là présent, en particulier concernant le vitrail de Caïn, dit le vitrail du meurtrier, que Jacques Revel entrevoit, par l’entremise d’un texte dans le texte, ce ‘meurtre de Bleston’ au cœur de l’intrigue, la possibilité d’esquiver la pitance quotidienne de la ville du Nord. Ce développement est saisi dans une longue phrase qui mélange habilement ces différentes composantes toutes parties du tout : le roman policier, le vitrail, et ce restaurant de la place de la cathédrale dans lequel se rend le héros de la fiction dans la fiction, dans un redoublement qui est indice pour le lecteur de l’emploi du temps. Nous coupons pour aboutir à la fin du paragraphe :

« … l’Oriental Bamboo dont je n’avais pas pensé à vérifier l’existence en traversant pour la première fois la place au début de cet après-midi du dimanche 4 novembre, parce qu’elle me paraissait beaucoup trop douteuse…, l’Oriental Bamboo dans lequel j’avais maintenant envie de manger, pour me changer de l’accablant ordinaire blestonien, quelques uns de ces plats dont celui qui devait être le détective, Barnaby Morton, tout en observant celui qui commençait à se demander si son frère n’était pas de la race de Caïn, se régalait silencieusement (langoustines frites, canard aux ananas, letchis), ce qui était impossible pour l’instant, puisque le rideau de fer, comme tous les dimanches, était fermé, aucun bruit, aucun rai n’en filtrait » (Butor p.104).

mardi 4 novembre 2008

risques de désapprentissage

Les repas et la nourriture deviennent un enjeu, dans un premier temps aussi cruciaux que le temps :

« Je ne sais plus dans lequel des trois restaurants tout proche de Matthews and Sons, j’ai déjeuné ce huit octobre, si ç’a été au Burlington dans Tower Street, en compagnie de Slade, de Moseley, ou de James Jenkins, au White, dans White Street, à la table de Ward et Blythe, ou en face, avec Dalton et Cape, au Lancaster, le seul où j’aille encore quelque fois, parce qu’on y sert de la bière, mais dès ce repas là, j’ai dit non, et j’ai décidé de partir à la recherche d’une nourriture moins fade, qui satisfasse non seulement le ventre, mais le palais, car le goût habitué aux belles saveurs franches ou raffinées s’affaiblit et s’infecte s’il en est privé trop complètement et trop longtemps » (Butor p. 47-8)