dimanche 14 octobre 2007

le temps des champignons

Dans la liste continuelle de mes plaintes immigrantes, d’où j’écarte avec à propos toutes les saveurs particulières que me procure quotidiennement mon hôte, figure à cette époque de l’année en tête de page l’impossibilité quasiment insurmontable de trouver des champignons. On aurait pu penser pourtant que l’Angleterre serait un endroit de prédilection pour la récolte et commercialisation de ces délices que Dieu a bien voulu octroyer au monde encore informe. Mais il n’en est rien. A part des champignons de Paris qui n’ont bien souvent ici que peu de goût, pas le moindre chapeau ou lamelle à avaler. Aussi de passage à Rueil, je suis allé me fournir au marché. Et là, bonté divine, la mauvaise surprise, pas exceptionnelle, cela arrive de temps à autres, mais mauvaise tout de même : que des girolles et des cèpes sur l’ensemble du marché. Quelle conclusion en tirer ? La conjoncture mycologique, ou des raisons sociologiques qui voudraient que la riche population ruelloise dédaigne les champignons en deçà – tout est affaire de snobisme bien sûr plus que de goût – des premiers prix au coût savoureux ? Pas de trompettes de la mort, de chanterelles, ou même de simples pieds de moutons ! J’ai donc ramené des girolles.

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