lundi 11 février 2008
Vanzetti, Chorlton, Manchester
Ah ! Niché au cœur de cette longue métaphore filée que semble poursuivre, du moins en partie, ce journal culinaire, et que certains de ses lecteurs les plus assidus – ils ne sont pas nombreux – n’auront pas manqué de remarquer, et qui vient inlassablement relancer ce désir profondément ancré dans mon inconscient, imprimer à nouveau ces marques indélébiles de ma jeunesse, Vanzetti, petit restaurant ayant enseigne sur Wilbraham Road à Chorlton cum Hardy, dans le Lancashire, est venu ce samedi joliment me repaître de l’inefficacité légendaire des restaurants italiens britanniques. Peut-être aurez-vous noté, silencieux lecteur, que la dernière fois que j’eus le malheur d’entrer dans un tel établissement, c’était à Londres, dans des conditions particulières, et je mangeai comme un roi. Mais cette fois, the odds were back on the track, et malgré un menu honorable, une vilaine devanture – un flou grisâtre qui est à la mode et qui ne doit pas influencer le gourmet, Palmiro, non loin, possède le même front repoussant, mais produit pourtant une belle cuisine italienne –, il me fallut une heure, une heure entière, dans une salle avec quarante clients, et au moins trois cuisiniers – les cuisines ouvertes sont à la mode aussi, d’ailleurs, à dix mètres, on trouve à l’étage un sérieux concurrent de Vanzetti, le nom m’échappe - , ayant renoncé après une demi-heure à prendre une entrée – mon choix portait sur des calamari fritti dont je ne peux rapporter la qualité, tant pis –, une heure donc pour obtenir, à moitié ivre car j’avais englouti à ce stade l’essentiel de la bouteille de vin, une pizza qui sans pouvoir rivaliser avec la sincère médiocrité de ce bouge berlinois (voir "l'Italie de loin", février 2007), vint combler avec aisance mes a priori les plus ambigus. C’est d’ailleurs un sujet à part entière que je ne traiterai pas ici : ce n’est pas que fondamentalement ce soit mauvais, mais ça ressemble plus à une galette de blé horriblement assortie qu’à la pizza italienne, qu’elle soit de Naples, de Rome, ou même une pissaladière de Provence. C’est la pizza britannique, loin du tout organique tant cité dans les journaux locaux, avec une pâte indépendante et un sourire faux comme une fin du spectacle au théâtre André Malraux.
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