Les premières bouchées de Jacques Revel à peine arrivé à Bleston, ville imaginaire du nord-ouest de l’Angleterre qui « n’est pas la seule de son espèce » (p. 47), des sandwiches au jambon rincés par des tasses de thé, dans un snack-bar (p. 23). Les signes culinaires volettent donc eux-aussi vers la gauche. Pour son premier repas, « dans une gargotte de Tower Street », le ton est donné :
« Il y avait un peu de soupe, un peu de poisson frit, quelques pommes de terre dures, la bouteille de sauce rouge sur la table, pour assaisonner, une petit pain rond de la taille d’une balle de tennis, une tasse de thé, et pour finir une pâtisserie justement nommée ‘éponge’, couverte de cette immanquable crème couleur de jonquille fanée, qui laisse dans la bouche un goût de colle » (p. 26).
Son compagnon, James Jenkins, lui propose de commander du fromage et des biscuits, dans l’éventualité où Jacques aurait encore faim, car le fromage vient après le dessert outre manche.
(Michel Butor, L’emploi du temps, 1956).
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